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ADMINISTRATIVE BEHAVIOR, Herbert A. Simon Fiche de lecture

Au début des années 1940, il existe au sein des sciences administratives américaines un accord sur quatre principes supposés garantir la bonne gestion des affaires publiques ou des entreprises : la spécialisation des tâches ; l'unité de commandement ; la limitation de l'aire de contrôle d'un supérieur hiérarchique ; et l'organisation par objectif, procédé, clientèle, ou zone desservie. Or Herbert Simon (1916-2001) montre que l'application de ces principes conduit à la formulation de recommandations ambiguës voire contradictoires. L'objet de Administrative Behavior. A Study of Decision-Making Processes in Administrative Organization – qui n'est autre que la thèse de doctorat de Herbert Simon (traduite dans Administration et processus de décision, 1983) – est alors de renouveler la théorie administrative. En s'inspirant des travaux du théoricien du management Chester Barnard et du psychologue Edward Tolman, Simon propose des outils conceptuels susceptibles de fonder une théorie positive de l'organisation.

Les processus de décision au sein d'une organisation

Dans le premier chapitre de l'ouvrage, Simon déplace l'objet de la théorie administrative. Il s'agit non plus de déterminer les conditions d'efficacité de l'action administrative, mais d'étudier les processus décisionnels au sein de l'organisation administrative, qui précèdent le choix d'une action. Simon développe, dans un second chapitre, sa critique de la théorie administrative traditionnelle. Dans le troisième chapitre, il examine dans quelle mesure la décision peut faire l'objet d'une évaluation scientifique. À cette fin, il distingue, au sein du processus de décision, les éléments factuels des jugements de valeur. L'auteur s'emploie à décrire, dans un quatrième chapitre, la manière dont devrait décider le bon administrateur. Sa rationalité devrait être objective ou parfaite à l'instar de celle de l'Homo oeconomicus. Le cinquième chapitre est consacré aux processus psychologiques qui interviennent dans la décision organisationnelle. L'auteur expose les limites de la rationalité de l'homme réel : « sans doute s'agit-il là de la terra incognita de la théorie administrative ». Dans la suite de l'ouvrage, Simon distingue deux problèmes soulevés par l'organisation : d'une part, la participation des individus et, d'autre part, leur socialisation. Il traite de la participation en reprenant la théorie de Chester Barnard, selon laquelle la survie de l'organisation suppose un équilibre entre les avantages distribués à ses membres pour s'assurer de leurs participations et de leurs contributions. La socialisation, qui désigne l'intégration des comportements dans l'organisation et la coordination des décisions, est conçue en termes d'influence. Simon décrit, en effet, les moyens par lesquels l'organisation influence, directement ou indirectement, les décisions des individus, à savoir l'autorité (au rôle prééminent), la communication de l'information, la formation et l'identification à l'organisation.

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Écrit par

  • : maître de conférences de sciences économiques, université de Lille-II

Classification

Autres références

  • SIMON HERBERT ALEXANDER (1916-2001)

    • Écrit par
    • 1 366 mots

    Théoricien original, l'Américain Herbert Alexander Simon (1916-2001) a influencé profondément les sciences économiques et sociales tout en étant constamment marginalisé. Sa remise en cause du concept de rationalité, développée dès les années 1940, continue de donner lieu à de vives controverses. Homme...