ADRÉNALINE
Classification pharmacologique
Adrénaline et noradrénaline exercent de nombreux effets physiologiques sur leurs tissus cibles (cf. infra). Ces effets sont souvent de nature opposée. Une première classification proposée par Ahlquist en 1948, sur la base de l'action relative d'une série de cinq amines sympathomimétiques, a divisé ces effets en α et β. La découverte de substances à action antagoniste spécifique, α ou β-bloqueurs, a rapidement justifié cette classification. Parallèlement, les travaux de Sutherland montraient que la totalité des effets β-adrénergiques était due à une augmentation de l'AMP cyclique intracellulaire. Plus tard, les travaux de Lands et de ses collaborateurs, en 1974, ont montré que les effets β-adrénergiques pouvaient être eux-mêmes subdivisés en β1 (comme la lipolyse) et β2 (la bronchodilatation). Par la suite, les effets de type α-adrénergique ont aussi été subdivisés en α1 ou α2 en fonction de critères anatomiques (Langer) et surtout pharmacologiques. Les récepteurs α2 sont impliqués au niveau présynaptique. Les récepteurs α1 sont postsynaptiques. La figure est une représentation schématique du spectre d'action de quelques-uns des composés utilisés pour définir des différents sous-types de récepteur adrénergique. La phényléphrine est un agoniste α1, faible mais relativement pur ; la clonidine est un agoniste α2 actif, se comportant parfois comme un antagoniste sur le récepteur α1. Pour les antagonistes, le prazosin est un bon antagoniste α1 et la yohimbine un bon antagoniste α2 ; ils sont utilisés très couramment pour définir le type de récepteur α. Au niveau des récepteurs β-adrénergiques, l' isoprotérénol se comporte comme un agoniste β pur. Le propranolol est un antagoniste β-adrénergique de spectre large ; le practolol est plus spécifiquement β1-bloquant. Un nouveau type de récepteur, β3, a été cloné. Il est caractérisé par une pharmacologie relativement atypique et prédominerait dans le tissu adipeux des rongeurs.
Les catécholamines agissent sur leur tissus cibles après liaison à des récepteurs membranaires et sans avoir à pénétrer à l'intérieur de la cellule. Ces récepteurs sont des protéines glycosylées chargées de décoder, d'amplifier et de transmettre, à l'intérieur de la cellule, l'information hormonale apportée par l'hormone. Ils peuvent être caractérisés par la liaison spécifique et saturable de ligands marqués, le plus souvent des antagonistes, et par une corrélation adéquate avec une activité fonctionnelle proximale telle que la stimulation de l'adénylate cyclase. Les différents récepteurs adrénergiques ont tous été purifiés à homogénéité, en particulier par le groupe de Lefkowitz. Ils ont un poids moléculaire d'environ 64 000. Les techniques modernes de la biologie moléculaire ont permis de cloner les gènes codant pour tous les récepteurs adrénergiques, et de déduire la structure primaire des polypeptides correspondants. Ils appartiennent tous à une même famille structurale, dérivant d'un même récepteur ancestral, et apparenté à la rhodopsine. Ils possèdent en particulier sept séquences très hydrophobes qui leur permettent de traverser autant de fois la membrane plasmique. L'interaction avec l'adrénaline se ferait au niveau des premières séquences hydrophobes, près de la région NH2-terminale.
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Écrit par
- Jacques HANOUNE : directeur de recherche, INSERM U 99
Classification
Médias
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