ADRÉNALINE
Clinique
L'exploration de la fonction médullo- surrénale est limitée, en routine, à la mesure des quantités d' hormones circulantes ou excrétées dans les urines. La sécrétion totale de noradrénaline et d'adrénaline s'élève habituellement à 10 mg/j. On dose habituellement le principal dérivé urinaire, l'acide vanylmandélique, et les catécholamines méthoxylées (dans les urines) ou libres (dans le sang et les urines). La physiopathologie de la médullo-surrénale se résume à une seule affection relativement rare, le phéochromocytome. Il s'agit d'une tumeur développée à partir du tissu chromaffine surrénalien et qui est responsable de 0,5 p. 100 des cas d' hypertension artérielle. Le traitement est uniquement chirurgical, avec un bon pronostic. Le modèle du phéochromocytome a conduit à rechercher des anomalies de système nerveux autonome au cours de toutes les formes d'hypertension. Le système rénine- angiotensine est contrôlé par les catécholamines. La sécrétion de rénine, enzyme rénale qui catalyse la formation d'angiotensine, est augmentée par la noradrénaline libérée par les nerfs rénaux ou par les catécholamines circulantes. Elle est freinée par l'administration de β-bloquants, ce qui pourrait contribuer à l'action hypotensive de ce type de médicaments. Au cours de l'hypertension artérielle essentielle, il n'y a pas de démonstration convaincante d'une anomalie primitive du système nerveux autonome. Mais il est vraisemblable que, chez un quart au moins de patients hypertendus, il existe une activité sympathique anormalement élevée. Parmi les médicaments de l'hypertension, les dérivés des catécholamines jouent un rôle majeur : les antagonistes β-adrénergiques dont le type est le propranolol, les antagonistes α-adrénergiques dont le type en est le prazosin, et enfin les agonistes α2-adrénergiques à action centrale comme la clonidine. Plusieurs auteurs défendent enfin l'hypothèse que les syndromes dépressifs s'associent à un déficit, partiel ou absolu, en catécholamines, et surtout en noradrénaline, dans certaines zones fonctionnellement importantes du cerveau. À l'inverse, au cours des syndromes maniaques, il existerait un excès de catécholamines. Cette approche des affections psychiatriques est intéressante car elle peut fournir des tests biologiques objectifs pour mieux en comprendre la physiopathologie et mieux en orienter la thérapeutique. Signalons enfin que la maladie de Parkinson est liée à un déficit en dopamine dans les noyaux caudés du cerveau, déficit que l'on tente de compenser par l'administration de L-dopa.
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Écrit par
- Jacques HANOUNE : directeur de recherche, INSERM U 99
Classification
Médias
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