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FRUTIGER ADRIAN (1928-2015)

Adrian Frutiger - crédits : The Art Archive/ Aurimages

Adrian Frutiger

L’œuvre d’Adrian Frutiger est plus connue du grand public que son nom... Ce typographe suisse est en effet le créateur de polices de caractères utilisées dans tous les domaines de la communication visuelle. Né en 1928 à Unterseen (Oberland bernois), il commence sa carrière en un temps où la typographie est encore un art du métal, et la fonderie de caractères une industrie de spécialité au service de l’imprimerie. Une situation quasi inchangée depuis le temps de Gutenberg, mais promise alors à un total bouleversement. Au cours des années 1955-1975, Adrian Frutiger est associé en France à l’avènement de la photocomposition, première étape vers la dématérialisation de la typographie. La révolution numérique précipite ensuite cette évolution et l’amplifie bien au-delà du cadre de l’imprimerie, notamment par la généralisation des ordinateurs individuels et des imprimantes.

D’abord apprenti typographe à Interlaken, Adrian Frutiger achève sa formation, de 1949 à 1951, à l’École des arts appliqués (Kunstgewerbeschule) de Zurich et se spécialise dans le domaine du dessin de lettre. En 1952, il est recruté à Paris par Deberny et Peignot, une fonderie de caractères réputée pour la qualité esthétique de ses productions. C’est-là qu’il crée, en 1957, le caractère Univers pour la photocomposeuse Lumitype, dont le principe consiste à remplacer les traditionnels caractères en plomb par des images de caractères flashées sur un film photosensible.

L’Univers est un « caractère bâton », sans empattement ni pleins ni déliés. Il se caractérise par une grande lisibilité, sans la froideur un peu mécanique de son contemporain l’Helvetica, avec lequel il est parfois confondu (l’Arial, familier aux utilisateurs de traitements de texte, est un caractère très proche de l’Helvetica). Autre innovation, l’Univers est d’emblée commercialisé sous forme d’une série très étendue avec, pour chaque lettre, de nombreuses variations de style (droit ou penché), de chasse (extension en largeur) et de graisse (épaisseur du trait). Cette diversité, rare à l’époque, séduit les maquettistes et autres praticiens des arts graphiques à cause de l’ample palette qu’elle met à leur disposition pour la presse, l’édition et la publicité.

En 1960, Adrian Frutiger ouvre son propre atelier à Arcueil, dans la banlieue de Paris. Il continue à créer de nombreux caractères et logos en s’attachant à répondre aux besoins nouveaux en matière d’écriture et de signalétique. C’est ainsi qu’il adapte l’Univers pour les machines électriques I.B.M. à boule, le métro parisien ou les plaques de rues de certains arrondissements de Londres. Il conçoit le caractère OCR-B pour satisfaire aux critères alors très contraignants de la lecture par ordinateur tout en permettant une lecture humaine aisée. Adopté en 1973 comme standard international, l’OCR-B devient le caractère de base de nombreux documents administratifs, en particulier bancaires, dans le monde entier. De même, l’Univers connaît une nouvelle expansion lorsque le traitement de texte des ordinateurs personnels en répand l’usage auprès des particuliers.

Une variante de l’Univers, nommée Frutiger, est spécialement conçue pour la lecture de loin. Au fil des années, on le retrouvera dans des usages aussi divers que les panneaux d’affichage d’aéroports (Roissy-Charles-de-Gaulle), la signalisation autoroutière (sur le réseau suisse) ou la signalétique des musées (Alte Pinakothek, Munich). Adrian Frutiger est aussi pédagogue. Il enseigne à Paris à l’école Estienne et à l’École nationale supérieure des arts décoratifs. Le contenu de ses enseignements a donné lieu à la publication de plusieurs livres, dont L’Homme et ses signes (Atelier Perrousseaux, 2000).Un monumental catalogue commenté de ses créations paraît en 2008 sous le titre Adrian Frutiger Caractères.[...]

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Média

Adrian Frutiger - crédits : The Art Archive/ Aurimages

Adrian Frutiger

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  • GRAPHISME

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    • 3 médias
    ...Galeries Lafayette, en 1955. Albert Hollenstein fonde un studio de graphisme sous son nom en 1957, qui en peu d'années réunit une centaine de collaborateurs. Adrian Frutiger monte son propre atelier à Paris, en 1960, avec la collaboration de Bruno Pfäffli, étayant la plupart de ses recherches sur des propositions...
  • IMPRIMERIE

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