BANCHIERI ADRIANO (1568-1634)
Compositeur et théoricien de la musique italien né le 3 septembre 1568 à Bologne, dans les États pontificaux, mort en 1634 à Bologne, Adriano Banchieri est, après Orazio Vecchi, le deuxième plus grand compositeur de comédies madrigalesques, suites de madrigaux sans intrigue véritable qui suggèrent plus qu'ils ne narrent une action dont les détails sont laissés à l'interprétation des chanteurs et à l'imagination des auditeurs. Ce genre – dans lequel les « personnages » ne sont pas individualisés musicalement – allait connaître une gloire éphémère peu avant l'essor de l'opéra.
Banchieri passe presque toute sa vie au monastère San Michele in Bosco, près de Bologne ; organiste, il y sera nommé abbé à titre honorifique (abate benemerito) en 1618. La nobilissima anzi asinissima compagnia dei Briganti della Bastina (Vicence, 1597), La pazzia senile : ragionamenti vaghi, et dilettevoli... (Venise, 1598), Il studio dilettevole (Milan, 1600), Il metamorfosi musicale (Venise, 1601, révisé en 1606), Il zabaione musicale : inventione boscareccia (Milan, 1604), La Barca di Venetia per Padova (Venise, 1605) et Virtuoso ridotto tra signori, e dame... una nuova comedia detta Prudenza giovenile (Milan, 1607, révisé en 1628 sous le titre Saviezza giovenile), Tirsi, Fili e Clori (Venise, 1614) s'inscrivent dans la lignée des comédie madrigalesque de Vecchi. Il Festino nella sera del giovedi grasso avanti cena (Venise, 1608) s'affirme comme le chef-d'œuvre du genre.
Banchieri est un des cofondateur, en 1615, de l'Accademia dei Floridi de Bologne, qui donnera naissance à l'Accademia dei Filomusi. Banchieri fut en relation avec les plus grands musiciens de son temps – Claudio Monteverdi, Vecchi, Girolamo Diruta... – et il est l'auteur d'importants traités de pédagogie et de théorie musicales, parmi lesquels Cartella musicale (1614), sur les ornements vocaux. Il est à l'origine de nombreuses innovations : emploi de la barre de mesure, imprimée pour la partie d'orgue de ses Concerti ecclesiastici (1595) ; indication, dans L'organo suonarino (1605), des accidents, et usage des chiffres pour la basse, pour laquelle il invente le terme de « basso seguente » (qui apparaît dans Ecclesiastiche sinfonie... per sonare et cantare et sopra un basso seguente, Venise, 1607), annonçant ainsi la basse continue ; notation des indications de nuance forte et piano, dans La pazzia senile.
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- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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