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NOAILLES ADRIEN MAURICE 3e duc de (1678-1766)

Après avoir exercé ses premiers talents militaires en Catalogne aux côtés de son père, puis sous Vendôme duc de Penthièvre (1693-1696), Adrien Maurice de Noailles est choisi en raison de sa valeur et de sa prudence pour accompagner le nouveau souverain Philippe V en Espagne. Il épouse Françoise d'Aubigné, nièce de Mme de Maintenon en 1698. Général des armées du roi, il fait de brillantes interventions en Catalogne, se distingue au siège de Gérone et combat contre les Anglais en Languedoc (1702-1709) ; il est chargé d'exposer à Philippe V les difficultés qu'il y a pour la France à le soutenir militairement et est fait grand d'Espagne à cette occasion. Il encourage le régent Philippe d'Orléans à casser le testament de Louis XIV. Appelé à la présidence du Conseil des finances (1712) il procède à un redressement financier et se voit préférer Law dont il condamne les entreprises hasardeuses. Disgracié avec d'Aguesseau et devant l'échec de la polysynodie dont il était fervent partisan (1718), il est blessé par l'extrême confiance accordée à Dubois, et ne redevient influent qu'auprès du ministre Fleury. La guerre contre l'empereur (1733) lui permet de servir brillamment sous le maréchal de Berwick, et il lui succède au siège de Philippsburg ; nommé maréchal de France, il reprend Worms aux impériaux en 1734. Commandant de l'armée d'Italie, il doit préparer la paix en ménageant le roi de Sardaigne et l'empereur. Noailles reprend les armes avec moins de succès pendant la guerre de Succession d'Autriche et se fait battre à Dettingen (Bavière, 1743) par Frédéric II qui le réclame toujours pour partenaire dans les discussions diplomatiques. On doit à Noailles d'avoir fait promouvoir Maurice de Saxe au commandement de l'armée des Pays-Bas et d'avoir engagé le roi à entrer personnellement en campagne. Il est lui-même aide de camp à Fontenoy. Ambassadeur en Espagne (1746), il apaise Philippe V mécontent de l'alliance française avec la Sardaigne, En 1755, il se retire du Conseil.

Saint-Simon, ennemi des Noailles, lui reconnaît pourtant « une belle âme, un esprit supérieur, beaucoup d'amabilité, de culture, l'amour du roi et de la patrie ».

— Louis TRENARD

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Lille

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  • LAW JOHN (1671-1729)

    • Écrit par
    • 2 122 mots
    ...zélateur des assemblées ». L'idée de la banqueroute – partielle ou totale – fut aussi évoquée au Conseil des finances ; celui-ci, dirigé par le duc de Noailles, avait pris en main la direction des affaires laissée vacante par l'éviction de Desmarets, le dernier contrôleur général de Louis XIV. C'est à...