ADVENTISME
Le terme « adventisme » vient du latin adventus, venue. Il désigne une doctrine centrée sur l'attente du retour du Christ à la fin des temps. En lui-même, le vocable adventisme pourrait s'appliquer à tous les mouvements du genre eschatologique de l'histoire du christianisme. En ce sens, il existe un adventisme pré-adventiste ou des traits adventistes dans de nombreux mouvements chrétiens. Sans doute même, toutes les formes du christianisme ont connu ou connaissent sporadiquement des poussées d'adventisme.
Historiquement, on désigne sous le nom d'adventisme un mouvement et un ensemble précis de groupes chrétiens du type secte. L'un et l'autre appartiennent originellement à une vague de spéculation apocalyptique plus vaste qui caractérise d'une certaine façon la fin du xviie, le xviiie et le xixe siècle.
Le mouvement adventiste américain, le plus connu, prit corps autour de William Miller (1782-1849), fermier autodidacte, grand lecteur de la Bible, et membre d'une Église baptiste. Se livrant à une interprétation chiffrée de Daniel (VIII, 14) et de l'Apocalypse (XIV, 9-12), en particulier, il arriva à la conclusion que le Christ reviendrait sur terre, pour un règne millénaire avec ses élus, aux alentours de 1843. La date de cette « parousie » devait se situer, selon lui, entre le 21 mars 1843 et le 21 mars 1844. Lorsque cette dernière échéance fut passée, les amis de Miller qui restaient fidèles à son message crurent trouver dans une erreur de calcul la cause de son échec. Ils fixèrent le retour du Christ pour le 22 octobre 1844. Cette seconde prédiction ne rencontra pas plus de succès que les deux premières. Les disciples de Miller (entre cinquante et cent mille) se scindèrent alors en deux groupes : les uns retournant à leurs Églises d'origine, les autres prenant une nouvelle dénomination, l'American Millenial Association, dont les membres reçurent, plus tard, le nom d'Evangelical Adventists. Leurs croyances et leur organisation étaient à peu près celles des baptistes. Ils y ajoutaient quelques points ou quelques accents particuliers, concernant l'eschatologie. Mais la date du retour du Christ, censée prochaine au sens littéral du terme, n'était plus précisée. L'état d'effervescence qui régnait parmi les « millérites » produisit vite plusieurs schismes. Le plus important, parce que le plus connu et le plus dynamique, fut celui des adventistes du septième jour.
À l'origine de cette différenciation nous trouvons un petit groupe de quatre personnes dans lequel une femme joue un rôle particulier ; il s'agit de Ellen Gould Harmon (plus tard Mrs. White par son mariage ; 1827-1915). Visionnaire, elle affirmait avoir reçu directement du ciel l'explication juste des prophéties bibliques et un certain nombre d'autres indications relatives à l'organisation, à la vie et à la pratique de l'Église des derniers temps. Les adventistes du septième jour tiennent ses écrits pour le commentaire autorisé de la Bible, et l'adhésion à leur groupement est subordonnée à la reconnaissance de la présence en Mrs. White de l'« esprit de prophétie » ; ce concept, dont la portée reste indécise, leur vient d'un piétisme influencé par les prophètes cévenols. Il est censé être lié à la proximité de la parousie et à la conservation de l'Église fidèle dans les derniers temps. D'un point de vue sociologique, il tend à procurer un caractère d'immédiateté incontestable à l'interprétation de l'Écriture elle-même, à une époque où la Bible et ses interprétations traditionnelles ont à faire face aux attaques de la critique philosophique et historique.
Le message de Mrs. White – et des adventistes du septième jour – tient en deux volets : réforme dogmatique et réforme sanitaire. En gros,[...]
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Écrit par
- Jean SÉGUY : docteur ès lettres et sciences humaines, maître de recherche au C.N.R.S., chargé de conférences à l'École des hautes études en sciences sociales
Classification
Autres références
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Le prédicateur William Miller est à l'origine des mouvements adventistes. Agriculteur dans le Massachusetts, il se convertit en 1816 et entreprend alors une étude des livres bibliques, en particulier de Daniel et de l'Apocalypse. En 1818, il acquiert la conviction que le retour de Jésus-Christ doit...
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