AÉRONAUTIQUE CIVILE (INDUSTRIE)
La construction aéronautique civile a connu un développement remarquable dans la seconde moitié du xxe siècle ; grâce à la coopération Airbus, l'industrie européenne a réussi à accompagner cette progression et a acquis une position avantageuse. Une telle situation se maintiendra-t-elle au xxie siècle ? La réponse à cette question dépend de défis fondamentaux qui doivent être relevés dans un contexte marqué par une mondialisation exacerbée et un environnement sensibilisé.
Les modèles représentatifs
Le domaine du transport aérien distingue, tant du côté des exploitants que de celui des constructeurs, les avions dits de ligne, de capacités supérieures à 100 sièges, et les avions dits régionaux, de capacités inférieures ; l'analyse sera limitée ici aux avions de ligne produits par Airbus et Boeing, dont l'exploitation couvre plus de 95 p. 100 du trafic mondial.
S'agissant d'une projection, toute investigation rationnelle repose sur l'utilisation de modèles représentatifs prenant en compte les caractéristiques de l'activité :
– la dimension « long terme », la durée d'un programme depuis les études jusqu'au retrait des avions pouvant en effet dépasser cinquante années ;
– la perspective de l'avenir prolongeant la trajectoire du passé ; seules des ruptures difficiles à pronostiquer pourraient mettre en cause ce principe ;
– la nature « finie » et limitée du monde : « les arbres ne montent pas jusqu'au ciel ! ».
La conception des modèles réclame donc une grande attention pour les adapter à chaque situation en partant d'une analyse circonstanciée du processus à représenter. L'évolution en fonction du temps doit intégrer le caractère « fini » de la progression et lui associer une valeur limite. La modélisation appliquée pour cela à chaque phénomène retient une vitesse d'évolution de l'indicateur variant en proportion de la distance le séparant de sa limite ; ce modèle est inspiré de processus naturels, comme la désintégration radioactive, dans laquelle le flux de désintégration est proportionnel à la quantité de matière restant à transformer.
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Écrit par
- Georges VILLE : membre et ancien président de l'Académie de l'air et de l'espace
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