AÉROPORTS
Le développement des aéroports
La décision de création d'un aéroport peut résulter d'un choix politique d'aménagement du territoire, ou de la nécessité de mettre en place de nouvelles infrastructures face à l'accroissement du trafic aérien. Le développement de l'infrastructure aéroportuaire d'un pays ou d'une région fait souvent l'objet de plans directeurs coordonnés. Les très grands aéroports sont parfois entourés d'aéroports satellites – appelés reliever airports aux États-Unis – créés pour l'aviation d'affaires : on assiste alors à une véritable spécialisation des infrastructures.
La conception d'un aéroport
La conception générale d'un aéroport tient compte tout à la fois des contraintes physiques du site et de son environnement, du nombre et de la nature des avions et des passagers à traiter, ainsi que des activités particulières qui s'y exercent, comme l'entretien, les activités tertiaires, etc.
Un document de planification à long terme, ou « avant-projet de plan de masse » en France, fixe les caractéristiques géométriques de l'aéroport dans son extension maximale en précisant l'implantation des pistes et des voies de circulation, les zones d'installation, les voies d'accès terrestres, ainsi que les principes d'organisation de la circulation aérienne.
La croissance du nombre des passagers en correspondance, l'apparition de compagnies à bas coûts, l'augmentation de la taille des avions et, en Europe, la suppression progressive des frontières sont autant d'éléments qui influent sur la conception d'un aéroport et son évolution (fig. 2).
Architecture
Porte d'entrée d'une région ou d'un pays, un aéroport et plus particulièrement son aérogare doivent en être représentatifs pour en exprimer les réalités et les aspirations. Aussi la conception d'une aérogare tient-elle souvent compte de données telles que l'économie, la géographie, la culture, autant que des nécessités du traitement du trafic aérien. D'un pays à l'autre, le climat, les coûts des matériaux et des salaires peuvent conduire à des solutions très différentes, pour optimiser investissements et coûts d'exploitation.
La capacité aéroportuaire
La capacité d'un aéroport est essentiellement limitée par celle de ses accès, surtout aériens. Or le débit des grandes pistes est de 35 à 40 mouvements à l'heure, un peu moins si le trafic comprend beaucoup d'avions gros porteurs dont la turbulence de sillage nécessite des séparations accrues. Le débit est augmenté par beau temps. La construction de voies de sortie rapide permet de réduire à moins de 50 secondes le temps d'occupation de la piste par un avion à l'atterrissage. On peut déduire la capacité d'un aéroport du nombre de pistes utilisables indépendamment. Elle dépasse 150 mouvements à l'heure sur certains aéroports, comme Atlanta et Chicago.
Lorsque la demande de trafic excède la capacité des pistes durant des périodes significatives, les aéroports cherchent à étaler celle-ci, soit par une modulation des tarifs des redevances (par exemple surtarification en heures de pointe), soit par la coordination des horaires des vols, pratique courante sur les grands aéroports internationaux. Dans ce dernier cas, un coordonnateur réputé indépendant distribue la capacité disponible sous la forme de « créneaux horaires » selon des règles neutres, transparentes et non discriminatoires. Ces règles respectent généralement un principe d'historicité : un créneau déjà attribué est reconduit d'une saison à l'autre s'il a été suffisamment utilisé par la compagnie aérienne bénéficiaire. Certains voudraient voir cette pratique de coordination des horaires remplacée par des mécanismes de marché (vente aux enchères des créneaux, cessions entre compagnies, ...).[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Yves VALIN : directeur de la stratégie et de la qualité d'Aéroports de Paris
Classification
Médias
Autres références
-
AÉRONAUTIQUE CIVILE (INDUSTRIE)
- Écrit par Georges VILLE
- 2 387 mots
– les nuisances sonores sensibles dans les zones aéroportuaires ; la technologie a permis une forte réduction du bruit, mais la croissance des mouvements en a atténué l'effet pour les riverains ; les efforts en cours portent sur une réduction à la source (constructeurs), de nouvelles procédures opérationnelles... -
ANDREU PAUL (1938-2018)
- Écrit par Eve ROY
- 1 045 mots
Né le 10 juillet 1938 à Caudéran, le jeune Paul Andreu quitte sa Gironde natale pour intégrer l'École polytechnique à Paris avec l'intention de devenir physicien. En 1960, il en sort diplômé, et changé : les cours de dessin l'ont convaincu qu'il était destiné à embrasser une carrière créatrice....
-
ATHÈNES
- Écrit par Guy BURGEL et Pierre LÉVÊQUE
- 16 998 mots
- 10 médias
...du xxie siècle, à un changement spectaculaire, même si les infrastructures mises en service étaient prévues et annoncées depuis des décennies. La fermeture de l'ancien aéroport d'Ellénikon, l'exploitation réussie, après quelques mois d'inévitables mises au point, de la plate-forme aérienne ultramoderne... -
AVIATION - Avions civils et militaires
- Écrit par Yves BROCARD
- 9 436 mots
- 21 médias
...cas de l'A380 d'Airbus capable de transporter quelque 550 passagers répartis sur deux ponts. Le premier vol de cet avion a eu lieu le 27 avril 2005. Les aéroports doivent être adaptés pour pouvoir accueillir de tels avions : augmentation de la longueur des pistes d'atterrissage, capacité du revêtement... - Afficher les 14 références