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AÉROPORTS

Les gestionnaires d'aéroports

Accompagnant le développement et la maturation du transport aérien, les organismes gestionnaires d'aéroports évoluent depuis une totale dépendance aux États ou aux collectivités locales vers une autonomie de gestion et la recherche d'un équilibre économique.

Les statuts et les champs d'activités

Les aéroports sont gérés selon une grande variété de statuts : service de l'État rattaché à un département ministériel, service d'une collectivité locale, ce qui est fréquent aux États-Unis, établissement public, société d'économie mixte, chambre de commerce, syndicat ou encore société privée. Un même organisme peut gérer plusieurs aéroports : Aéroports de Paris, British Airport Authority, Port Authority of New York, Aeroporti di Roma.

Les autorités publiques ont aujourd'hui tendance à se désengager de la gestion des aéroports pour la confier, souvent par appel d'offres, à des sociétés privées qui doivent respecter un cahier des charges. Ces sociétés, qui sont ou non propriétaires des sols, peuvent ainsi gérer des aéroports dans plusieurs pays. Certaines sont cotées en Bourse. C'est ainsi que le gestionnaire des aéroports londoniens, British Airport Authority, a été acheté en 2006 par un consortium mené par le groupe de travaux publics espagnol Ferrovial.

Les gestionnaires d'aéroports, quels que soient leurs statuts, peuvent diversifier leurs activités au-delà du minimum commun que sont le développement et la gestion des infrastructures collectives du traitement du trafic et les concessions domaniales nécessaires aux activités privatives (qui peuvent être des aérogares). Elles peuvent ainsi construire et gérer directement des bâtiments d'exploitation, assister les compagnies aériennes dans leurs opérations, développer des services commerciaux, immobiliers, industriels ou touristiques ou encore des activités de consultant.

La réduction aux missions minimales est fréquente aux États-Unis, les aéroports européens présentant souvent le cas inverse de diversification. Le gestionnaire des aéroports parisiens (la société Aéroports de Paris) comptait 8 000 employés en 2006, avec un chiffre d'affaires d'environ 2 milliards d'euros.

Les finances aéroportuaires

Le développement considérable des transports aériens nécessite des investissements importants. Si l'objectif souvent recherché est l'autonomie financière des aéroports, l'État et les collectivités territoires participent, dans beaucoup de pays, au financement des aéroports, particulièrement lorsque le niveau du trafic est insuffisant.

Les produits des gestionnaires d'aéroport proviennent pour partie de redevances de service public aéroportuaire facturées pour les services qui sont directement nécessaires aux compagnies aériennes pour opérer sur les aéroports (redevances d'atterrissage, redevances passagers, redevance de stationnement des avions,...) et pour partie des recettes qu'ils peuvent générer par le développement d'activités industrielles ou commerciales autres (vente d'électricité, développement et gestion de commerces, de zones hôtelières, d'immeubles de bureaux, ...), y compris en dehors des aéroports qu'ils gèrent. Cette seconde partie dépasse souvent la première sur les grands aéroports européens.

Lorsque la gestion d'un aéroport n'est pas effectuée par un organisme public, le niveau de ses redevances est généralement contrôlé par la puissance publique. Celle-ci peut formaliser un système de régulation économique qui, pour le périmètre des services publics aéroportuaires et pour une période donnée (5 ans à Londres et à Paris), fixe les objectifs d'investissement et de qualité de services et encadre l'évolution des redevances dans un but de gain de productivité et de juste rémunération des services fournis. Selon que le[...]

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Écrit par

  • : directeur de la stratégie et de la qualité d'Aéroports de Paris

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Médias

L'aéroport de Fort Worth - crédits : Poulides/ Thatcher/ The Image Bank/ Getty Images

L'aéroport de Fort Worth

Grands aéroports mondiaux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Grands aéroports mondiaux

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