FET-CHENCHINE AFANASSI AFANASSIEVITCH (1820-1892)
Poète lyrique russe, Afanassi Afanassievitch Chenchine, connu sous le nom de sa mère, Fet, fut l'ami d'Apollon Grigoriev, de Polonski à l'université de Moscou. Officier, marié à la sœur du poète V. Botkine, il publie ses vers dans Le Contemporain, rompt avec la nouvelle direction (Tchernychevski et Dobrolioubov) en 1859 ; mais les revues conservatrices dont il partage les idées politiques boudent ses vers, jugés obscurs. Il se retire alors dans ses terres, il se rapproche de Tolstoï, qui à la même époque renonce lui aussi à la littérature pour se consacrer à la vie campagnarde, il se passionne pour Schopenhauer. Vers 1880, quand l'atmosphère politique et artistique a changé, Fet s'installe à Moscou, traduit des poètes latins, écrit ses Mémoires, compose de nouveau des vers. Dénoncé pour son pessimisme métaphysique, son esthétisme, le lyrisme de Fet traduit l'indicible d'une vie intérieure toute en nuances. Au-delà des mots, de la rhétorique, le sentiment fugitif se révèle dans l'association d'images, naît de la musicalité d'un vers, formellement concis et parfait, qui échappe constamment au rythme classique. Impressionnistes, les paysages étonnent par leur précision, leur densité. La carrière poétique de Fet aura débuté avec celle de Lermontov, elle s'achève avec l'éclosion du symbolisme, dont Fet, avec Tiouttchev, est le précurseur.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Alexandre BOURMEYSTER : agrégé de l'Université, docteur ès lettres, maître de conférences à l'université de Grenoble-III
Classification