AFFAIRE DREYFUS
Passé en conseil de guerre en 1894 pour intelligence avec l'Allemagne, le capitaine Dreyfus est condamné grâce à de fausses preuves. Lorsque celles-ci sont découvertes, la défense d'Alfred Dreyfus s'organise. C'est « J'accuse », l'article du romancier Émile Zola, qui, le 13 janvier 1898, donne à l'affaire toute sa publicité. Les passions s'enflamment et ce plus encore à partir du suicide de l'officier faussaire, le colonel Henry, en août. Le débat violent (la catégorie d'« intellectuels » apparaît alors) va de pair avec l'agitation de rue. « L'affaire Dreyfus » oppose les dreyfusards, défenseurs des valeurs de justice et de vérité, aux antidreyfusards, pour qui la vérité et la justice doivent être subordonnées aux intérêts supérieurs de l'État, dont l'armée est un pilier d'autant plus important que la revanche contre l'Allemagne est encore à l'ordre du jour. L'affaire Dreyfus signe ainsi l'émergence définitive d'un nationalisme aux accents antisémites. Le « juif Dreyfus » obtient pourtant, en 1899, un second procès qui lui octroie les circonstances atténuantes, tout en confirmant le premier jugement (il ne sera réhabilité qu'en 1906). Cette même année, les républicains radicaux arrivent pour la première fois au pouvoir, avec le cabinet de « défense républicaine » de Waldeck-Rousseau, conséquence de la mobilisation politique des dreyfusards.
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Écrit par
- Sylvain VENAYRE : professeur d'histoire contemporaine à l'université Grenoble Alpes
Classification
Média
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