- 1. Du placard à l'affiche
- 2. Bouleversements techniques et esthétiques
- 3. L'Art nouveau
- 4. Les avant-gardes
- 5. L'exception française
- 6. Le temps des désillusions
- 7. La Seconde Guerre mondiale et l'avènement du style suisse
- 8. Les années 1950 : design et humour
- 9. L'affiche au second plan
- 10. Un nouveau lyrisme
- 11. Le vent de la contestation
- 12. Affiche conceptuelle et Nouvelle Vague
- 13. L'avènement du numérique
- 14. L'ère de la mondialisation
- 15. Bibliographie
AFFICHE
Les années 1950 : design et humour
Le style suisse est importé à Milan par Max Huber, qui travaille à partir de 1946 pour Olivetti, La Rinascente et le circuit automobile de Monza. Ce style fait de nombreux émules en Italie – Albe Steiner, Franco Grignani –, où l'association entre design et graphisme est particulièrement fructueuse dans les années 1950-1960. Giovanni Pintori, directeur artistique d'Olivetti de 1950 à 1967, renouvelle l'identité de l'entreprise à partir des principes suisses mâtinés de références au futurisme et à l'art concret, en s'entourant d'une pléiade de créateurs et en faisant appel pour ses campagnes à Herbert Bayer, F. H. K. Henrion, Xanti Schawinsky ou Savignac.
Le New Bauhaus de Chicago, auquel contribuent Herbert Bayer ou le Hongrois Gyorgy Kepes, comme l'enseignement d'Alexey Brodovitch à la Pennsylvania School of Industrial Arts, perpétuent le modernisme en Amérique et forment de jeunes graphistes tels que Gene Federico ou Paul Rand, responsable de la ligne graphique d'I.B.M. à partir de 1956, immense travail de façonnement d'une identité déclinée dans des affiches singulières. Saul Bass, par ailleurs, innove dans le domaine des génériques et bandes-annonces de films, auxquels la conception des affiches est associée, comme pour L'Homme au bras d'or (1955) d'Otto Preminger.
En France, Marcel Jacno et Roger Excoffon, dessinateurs de caractères soucieux de maintenir une typographie française face au style suisse, expérimentent leurs créations dans de nombreuses affiches. Le premier met en place l'identité visuelle du Théâtre national populaire, fondée sur un alphabet original, le Chaillot, appliquée dans une célèbre ligne d'affiches inaugurée en 1951. Le second conçoit plusieurs alphabets de titrage (Banco, Mistral, Nord) qu'il emploie dans ses réalisations pour Air France notamment.
Raymond Savignac, ancien assistant de Cassandre, fait preuve quant à lui d'une grande économie de moyens, au service de véritables gags visuels dans ses créations pour Monsavon (1949), Campari et Cinzano (1951) ou Life (1955). À ce renouveau de l'affiche publicitaire, fondé sur la simplification du message et l'humour, participent également André François, ainsi que les Suisses Donald Brun et Herbert Leupin, le Britannique Tom Eckersley, le Néerlandais Dick Elffers ou l'Italien Armando Testa.
Au milieu des années 1950, la Pologne bénéficie d'une sorte d'« exception culturelle » concédée par le système soviétique, qui conduit à une floraison d'affiches due aux meilleurs graphistes, souvent également décorateurs de théâtre. Lesquels se reconnaissent un jeune maître, Henryk Tomaszewski (Moore, 1959), qui inaugure un enseignement de l'affiche à l'école des Beaux-Arts de Varsovie.
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Écrit par
- Michel WLASSIKOFF : historien du graphisme et de la typographie, diplômé en histoire de l'École des hautes études en sciences sociales, Paris
Classification
Médias
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