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AFFÛT

Terme d'artillerie désignant l'une des deux parties d'un canon, la première étant la bouche à feu qui sert au lancement du projectile, l'affût, lui, permettant la mise en œuvre de la bouche à feu (pointage en hauteur et en direction) et son emploi dans les différentes circonstances de la guerre (mobilité stratégique et tactique).

L'affût est d'abord un châssis de bois inerte (xive s.), puis les frères Bureau inventent l'affût à roues (1450 env.), mais les attelages restent lourds et lents. C'est avec Gribeauval (1776), qui introduisit la prolonge et le caisson, que l'artillerie trouve la véritable mobilité. Vallée (1829) perfectionne le système avec l'avant-train. L'ensemble n'évolue guère jusqu'en 1914-1918, où apparaissent, au profit des pièces d'artillerie lourde, les affûts plates-formes ou sur voie ferrée. L'artillerie légère ou moyenne est transportée sur train-rouleur ou sur camions, avant que ne soient adoptés la roue à pneumatique et le tracteur automobile qui ne remplaceront définitivement la traction hippomobile qu'après 1940. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'affût automoteur chenillé est adopté, développement d'essais entrepris dès 1920. Avec l'apparition de nouveaux types d'armes (engins autopropulsés, canons sans recul, etc.), la gamme des affûts actuels recouvre un éventail très vaste, allant de la rampe pour fusées au trépied du mortier en passant par le châssis automoteur du Pluton français ou l'affût démontable du canon de 105 mm italien.

Dans le domaine du pointage, Gribeauval apporte aussi la vis de pointage en hauteur et la hausse, tandis que le pivot avant (1890) puis l'écrou de coulissement (1897) permettent la visée en direction sans déplacement de toute la pièce. Les éléments de pointage sont conservés après chaque coup grâce à l'invention du lien élastique (1897) et le service de l'arme est amélioré avec celle de l'affût biflèche (1909).

Systèmes de pointage et mobilité sont réunis dans certains types d'automoteurs : la mise en direction se fait par déplacement des chenilles et en hauteur par modification de l'assiette du système de suspension oléopneumatique, le train de roulement à chenilles autorisant le déplacement sur tous les terrains.

— Jean DELMAS

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Écrit par

  • : docteur habilité à la recherche, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, ancien chef du service historique de l'Armée de terre

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