AFGHANISTAN
Nom officiel | Émirat islamique d'Afghanistan |
Chef de l'État et du gouvernement | Le mollah Mohammad Hassan Akhund (depuis le 7 septembre 2021) |
Capitale | Kaboul |
Langues officielles | Pachto, persan 1
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Unité monétaire | Afghani (AFN) |
Population (estim.) |
35 581 000 (2024) |
Superficie |
652 867 km²
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Dépourvu d'accès à la mer, l'Afghanistan est entouré au nord par le Turkménistan, l'Ouzbékistan et le Tadjikistan ; à l'ouest par l'Iran ; au sud et à l'est par le Pakistan ; au nord-est, le corridor de Wakhan est limitrophe du Xinjiang chinois.
L'Afghanistan est plus grand que la France (652 000 km2) mais sa population, estimée entre 25 et 30 millions d'habitants au milieu des années 2000, est très inégalement répartie sur un territoire occupé, pour plus de la moitié, par de hauts plateaux et d'imposantes montagnes où s'accumulent les neiges. Le reste du sol est partagé entre des plaines fertiles qu'arrosent les cours d'eau formant un certain nombre de bassins agricoles, des steppes, quelques forêts, des marécages et des déserts de sable.
L'histoire de l'Afghanistan, qui remonte à l'aube de la civilisation, a été influencée, dans une grande mesure, par sa situation géographique. Situé au centre du continent asiatique et à cheval sur l'imposante barrière de l'Hindou-Kouch, il a contrôlé depuis la préhistoire les voies de passage vers le sous-continent indien, qui fut toujours l'objet de convoitise des grands conquérants. Il fut envahi, dévasté et traversé, à tour de rôle, par les armées perses, grecques et arabes, mais plus fréquemment par les hordes nomades habitant les steppes et les forêts du Nord, telles que les Aryens, les Scythes, les Parthes, les Kushana, les Huns et, vagues après vagues, par des tribus turco-mongoles dirigées par des conquérants bien connus comme Gengis khan et Tamerlan.
Jusqu'au xvie siècle de l'ère chrétienne, les événements se déroulaient selon le schéma suivant : une population pressée par des motifs économiques aussi bien que politiques et climatiques quittait son habitat traditionnel et, traversant l'Oxus, occupait l'Afghanistan du Nord. Après une pause plus ou moins longue, elle réussissait soit à vaincre la barrière de l'Hindou-Kouch, soit à la contourner à son extrémité ouest, dans la vallée du Hari-Rud, et s'établissait dans les bassins de Kaboul et de Kandahar. Après une nouvelle pause, elle se frayait un chemin vers le bassin de l'Indus et déferlait dans la plaine indo-gangétique, où elle ne tardait pas à être absorbée dans la masse de la population indienne. Entre-temps, la frontière de l'Indus, négligée et restée sans défense, était attaquée par une nouvelle vague de peuples nomades, qui, après avoir suivi à peu près le même itinéraire, subissait un sort semblable.
Cela explique en partie la richesse archéologique du pays dont le sol, malgré les travaux accomplis par les différentes équipes de recherche, surtout celle de la France (DAFA), a été à peine égratigné et peut révéler bien des faits historiques encore inconnus. Cela explique aussi la grande diversité ethnique et linguistique de la population de l'Afghanistan.
Par ailleurs, les caravanes ayant toujours suivi les armées, après chaque invasion, l'Afghanistan reprenait son rôle de zone de transit et servait d'entrepôt aux marchandises échangées par les pays qui faisaient du commerce. Mais les échanges eux-mêmes étaient de nature diverse. Outre les marchandises, ils concernaient la transmission des idées et des cultures. C'est en effet par l'Afghanistan que le bouddhisme, chassé de l'Inde, passa en Chine et dans les autres pays de l'Extrême-Orient, que l'hellénisme pénétra en Inde et que l'islam se répandit dans le sous-continent et en Transoxiane.
Mais, à partir du xvie siècle, l'ouverture de la voie maritime entre l'Europe et l'Asie, en privant l'Afghanistan de son rôle de pays de transit, contribua considérablement à sa décadence économique et culturelle. Malgré l'établissement de l'empire des Durani par Ahmad shah, au [...]
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Écrit par
- Daniel BALLAND : agrégé de géographie, maître de conférences à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Gilles DORRONSORO : professeur de science politique, université Paris-I- Panthéon-Sorbonne
- Mir Mohammad Sediq FARHANG : réfugié afghan, ancien membre du Parlement
- Pierre GENTELLE : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Sayed Qassem RESHTIA : diplomate, historien, journaliste
- Olivier ROY : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Francine TISSOT : chargée de mission des Musées nationaux, musée Guimet
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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