AFGHANISTAN
Nom officiel | Émirat islamique d'Afghanistan |
Chef de l'État et du gouvernement | Le mollah Mohammad Hassan Akhund (depuis le 7 septembre 2021) |
Capitale | Kaboul |
Langues officielles | Pachto, persan 1
|
Unité monétaire | Afghani (AFN) |
Population (estim.) |
35 581 000 (2024) |
Superficie |
652 867 km²
|
L'Afghanistan contemporain
Le royaume d'Afghanistan
Les réformes amanistes
C'est sous le règne de l'émir Habibullah que le premier mouvement constitutionnel fit son apparition en Afghanistan. Ses chefs les plus radicaux furent exécutés ou mis en prison. Mais le mouvement, qui avait réussi à pénétrer la cour, ne fut pas étouffé complètement, et l'un de ses membres les plus énergiques succéda à l'émir assassiné, en la personne de son fils Amanullah. Le nouveau roi inaugura son règne par la double déclaration de l'indépendance et d'une série de réformes dont l'objectif général était la modernisation de l'État afghan. La déclaration d'indépendance aboutit à une courte guerre contre l'Angleterre qui décida assez vite d'accepter les demandes du nouveau régime. Après ce succès, le nouveau souverain se mit à organiser son gouvernement sur le modèle des administrations modernes, et il introduisit une série de réformes dans le domaine social et économique. Certaines d'entre elles furent accueillies avec enthousiasme, comme l'abolition du servage, mais d'autres, surtout celles touchant au statut des femmes, provoquèrent l'hostilité des éléments privilégiés, et lorsque le roi, à la suite d'un voyage en Europe, voulut en hâter le rythme, le mécontentement éclata en révolte, et Amanullah fut forcé de quitter le pays et de chercher refuge à l'étranger.
Nadir shah et sa famille
Après un court intervalle pendant lequel un ancien brigand occupa provisoirement le trône, un des cousins d'Amanullah, ancien commandant de son armée, s'empara de la capitale et se fit proclamer roi d'Afghanistan sous le nom de Nadir shah. Il régna pendant quatre ans, soutenu par les éléments conservateurs à l'intérieur et par la Grande-Bretagne sur le plan international. Lorsque sa politique se heurta aux critiques des éléments progressistes, il élimina les opposants d'une façon sommaire, ce qui aboutit à son propre assassinat commis par un étudiant en 1933.
Nadir shah fut suivi sur le trône par son fils Zahir, qui avait fait des études en France. Pendant longtemps, Zahir shah laissa les affaires d'État aux membres de sa famille, qui, en plus de la présidence du Conseil, occupèrent d'autres fonctions importantes. Il y eut cependant une courte période de détente, juste après la Seconde Guerre mondiale, avec quelques tentatives, plutôt timides, en direction de la démocratie. L'arrivée au pouvoir du prince Daoud, cousin du roi, en 1953, non seulement arrêta les mesures prises dans ce sens, mais instaura de nouveau un régime policier et répressif. Cependant, cette période se distingue aussi par des tentatives de développement économique et de réformes en ce qui concerne la situation des femmes. Le système d'économie dirigée, à base de planification, fut adopté, et des projets d'infrastructures furent réalisés, surtout dans le domaine des communications et de l'énergie. Mais c'est sur le plan de la politique étrangère que des changements significatifs eurent lieu. Après le départ des Anglais du sous-continent indien et la formation du Pakistan en 1947, le gouvernement afghan, alléguant des raisons historiques et ethniques, réclama pour les habitants de la province de la Frontière du Nord-Ouest et du Baloutchistan pakistanais le droit à l'autodétermination. Cela donna naissance à la question du Pachtounistan, qui allait envenimer pour longtemps les relations entre l'Afghanistan et le Pakistan. Daoud, qui était un des partisans les plus zélés du Pachtounistan, se rapprocha de l'Union soviétique, qui l'encouragea dans cette voie, et il prit la grave décision de confier à ses nouveaux amis le monopole de la formation des cadres et de l'armement de l'armée afghane.
En 1963, il dut quitter le[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Daniel BALLAND : agrégé de géographie, maître de conférences à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Gilles DORRONSORO : professeur de science politique, université Paris-I- Panthéon-Sorbonne
- Mir Mohammad Sediq FARHANG : réfugié afghan, ancien membre du Parlement
- Pierre GENTELLE : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Sayed Qassem RESHTIA : diplomate, historien, journaliste
- Olivier ROY : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Francine TISSOT : chargée de mission des Musées nationaux, musée Guimet
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
AFGHANISTAN, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
AÏ KHANOUM
- Écrit par Paul BERNARD
- 1 298 mots
Aï Khanoum (Tépé) est le nom local (« butte de Dame Lune ») du site d'une grande ville coloniale grecque dans l'Afghanistan du Nord, que fouille la Délégation archéologique française en Afghanistan (P. Bernard, C.R. Adadémie inscriptions et belles-lettres, 1966, pp. 127-133...
-
AÏMAG, ethnie
- Écrit par Jean-Luc BLANC
- 937 mots
Parmi les peuples d'Afghānistān, les Aïmag (ou Aïmaq) sont les moins connus. En l'absence de tout recensement, on évalue leur nombre à plus de 480 000 (et plus de 170 000 en Iran). Habituellement, on les désigne sous le terme de Char Aïmag ou Quatre-Tribus, lesquelles sont les Djamshidi, les Firouz-Kohi,...
-
ALLEMAGNE (Politique et économie depuis 1949) - L'Allemagne unie
- Écrit par Étienne DUBSLAFF , Encyclopædia Universalis et Anne-Marie LE GLOANNEC
- 9 694 mots
- 4 médias
...immédiatement son allié américain de sa « solidarité illimitée ». Son gouvernement engage des forces spéciales de la Bundeswehr (KommandoSpezialkräfte) en Afghanistan, dans l'opération Enduring Freedom (Liberté immuable) de lutte contre le terrorisme international, puis dans la Force internationale... -
AL-QAIDA
- Écrit par Jean-Pierre FILIU
- 1 087 mots
...terre sainte d'Arabie, ce qui permet d'habiller le projet révolutionnaire antisaoudien dans une rhétorique hostile aux États-Unis. C'est aussi depuis l' Afghanistan que Ben Laden et al-Zawhiri établissent en février 1998 le « Front islamique mondial pour le djihad contre les juifs et les croisés ». Ils... - Afficher les 62 références