- 1. Limites et facteurs d'unité de l'Afrique australe
- 2. Ressources minières, exploitation et intégration des territoires
- 3. Peuplement européen et ségrégation en Afrique australe
- 4. Les mobilités de populations comme facteurs d'intégration régionale
- 5. L'environnement : défis et potentiels
- 6. Un développement inégal au sein de l'Afrique australe
- 7. Bibliographie
AFRIQUE AUSTRALE
L’Afrique australe trouve sa dynamique et sa cohérence autour de l’Afrique du Sud, véritable moteur et pays émergent du continent africain. Constituée de dix États (Afrique du Sud, Angola, Botswana, Eswatini, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Zambie et Zimbabwe), elle fut longtemps désignée comme « l'Afrique des mines ». Aujourd’hui, elle présente un fort potentiel grâce à des ressources naturelles abondantes, des atouts touristiques remarquables, une population jeune ainsi qu’une classe moyenne de plus en plus nombreuse et dynamique. L’Afrique australe compte, à la fin des années 2010, environ 170 millions d'habitants et s'étend sur près de 4 500 kilomètres du nord au sud et 4 000 kilomètres de la côte atlantique au littoral mozambicain, baigné par l'océan Indien. La région est également marquée par des influences et métissages africains, européens, mais aussi asiatiques, fruits des migrations qui ont modelé les espaces, les identités et la structure socio-économique de la région. Les profondes inégalités socio-spatiales et les stigmates de la ségrégation raciale entravent aujourd'hui la transition économique et le développement de ces pays qui doivent encore faire face à de nombreux défis.
Limites et facteurs d'unité de l'Afrique australe
Les limites de l’Afrique australe varient selon que l’on prend en compte celles de tel ou tel accord douanier ou économique. Cette sous-région de l’Afrique est une mosaïque de pays, pour la plupart anglophones, à l’exception du Mozambique et de l’Angola, lusophones. Chacun de ses pays compte en outre de nombreuses langues vernaculaires parfois communes à deux États voisins.
Différents découpages pour penser l'Afrique australe
L’Afrique du Sud, puissance économique et politique régionale incontestée, constitue le cœur de cet ensemble. Une délimitation économique restreint l'Afrique australe au premier « cercle » de l’Afrique du Sud, son périmètre d’influence directe, qui correspond à l’Union douanière d’Afrique australe (South African Customs Union, SACU) et regroupe le Lesotho, l’Eswatini (nouveau nom du Swaziland depuis 2018), le Botswana et la Namibie. Les monnaies de ces pays sont directement indexées sur le rand sud-africain et dépendent largement de l’économie sud-africaine. Une délimitation plus large, qui reprend le découpage de la Communauté de développement d’Afrique australe (Southern African Development Community, SADC), englobe seize pays, poussant les frontières de la SACU jusqu’à la République démocratique du Congo, la Tanzanie et Madagascar. Mais cette organisation composite rassemble des pays parcourus par des dynamiques très hétérogènes. Hormis le seul critère de localisation et le degré de dépendance à l’Afrique du Sud, plusieurs éléments de cohésion permettent d’appréhender cet espace.
Éléments de cohésion régionale
La plupart de ces États détiennent en profusion des ressources minières et notamment aurifères. Plusieurs d’entre eux ont aussi en commun d’avoir connu des régimes ségrégationnistes et racistes. La séparation raciale trouve d'ailleurs son origine dans l’organisation spatiale des mines qui ont donné naissance à la création de quartiers destinés aux mineurs noirs, physiquement éloignés des quartiers résidentiels des populations blanches. Au xxie siècle, les inégalités sociales comme les logiques ségrégatives sont encore particulièrement fortes dans ces pays.
Par ailleurs, les circulations de populations, africaines et européennes, sont très importantes et contribuent à l’intégration régionale de cet espace. Les flux des personnes qui le traversent sont denses et divers (transit, mobilités temporaires de travail, migrations forcées, flux touristiques). La prise en compte de ces éléments (ressources naturelles abondantes, intenses mobilités, ségrégation[...]
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Écrit par
- Jeanne VIVET : agrégée de géographie, maître de conférences à l'université Bordeaux Montaigne
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