- 1. Limites et facteurs d'unité de l'Afrique australe
- 2. Ressources minières, exploitation et intégration des territoires
- 3. Peuplement européen et ségrégation en Afrique australe
- 4. Les mobilités de populations comme facteurs d'intégration régionale
- 5. L'environnement : défis et potentiels
- 6. Un développement inégal au sein de l'Afrique australe
- 7. Bibliographie
AFRIQUE AUSTRALE
Un développement inégal au sein de l'Afrique australe
L’Afrique australe comprend des États aux régimes politiques divers (monarchie au Lesotho et en Eswatini, république ailleurs), plus ou moins démocratiques et stables. Les différenciations économiques et sociales sont fortes entre les pays, du fait notamment des modèles économiques et politiques adoptés.
Le leadership sud-africain
L’Afrique du Sud s’affirme comme l’un des rares pays africains dont l’économie moderne est diversifiée et tertiarisée. Le pays est bien arrimé à l'économie mondiale et sa puissance est reflétée par son statut de principal investisseur sur le continent, mais également de pays privilégié par les investissements directs étrangers. Son hégémonie ne se limite pas à son poids économique ; elle repose, depuis l'ère post-apartheid de Nelson Mandela et de Thabo Mbeki, sur une politique étrangère orientée vers le renforcement des relations Sud-Sud et un discours sur l’africanité, symbolisé par l’expression « Renaissance africaine ». Cet ancrage au « Sud » passe par une adhésion aux forums et groupements de pays en développement dans lesquels l’Afrique du Sud compte assurer un rôle de leader. Son intégration en 2011 au sein des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) devenus BRICS (S pour South Africa), bien que contestée du fait de son faible poids démographique et économique, apparaît comme la suite logique de cette stratégie diplomatique. L'Afrique du Sud se positionne comme le porte-parole africain et se projette comme la principale puissance émergente du continent.
Des périphéries plus ou moins dynamiques
Le « premier cercle » de l'Afrique du Sud est hétérogène économiquement et socialement. Le Botswana passe pour un modèle de réussite économique et a assuré avec succès sa transition démocratique. La rente diamantifère a été mise à profit, sous la forme de larges investissements dans les secteurs de l'éducation et de la santé et d’une réelle politique de redistribution. La Namibie, bien que dépendante des ressources minières, a su développer un secteur touristique florissant ; son économie est stable et ouverte et son revenu moyen par habitant la place parmi les pays d'Afrique les plus prospères. Au contraire, de petits pays comme le Lesotho et l'Eswatini demeurent peu dynamiques et largement dépendants de leur grand voisin : leur économie est encore très agricole et beaucoup de familles survivent grâce aux transferts d'argent des émigrés en Afrique du Sud. Très industrialisé jusqu'au début des années 1990, le Zimbabwe a souffert quant à lui d'une terrible crise économique, d'une hyperinflation et de graves crises politiques, qui ont engendré une pauvreté de masse. Dans le « deuxième cercle », l'Angola et le Mozambique ont connu une croissance économique spectaculaire dans les années 2000 ; cette croissance de rattrapage post-conflit était également tirée par les revenus pétroliers en Angola ou les investissements dans les mégaprojets énergétiques au Mozambique. Mais ces pays figurent encore parmi les plus pauvres du monde ; ils souffrent d'un manque de démocratie et d'une faible redistribution des revenus d'exportation.
Des inégalités persistantes à toutes les échelles
L'Afrique du Sud demeure un des pays connaissant les plus fortes inégalités internes, notamment entre les populations blanche et noire. Socialement, les politiques de discrimination positive (Black EconomicEmpowerment) ont favorisé l’essor d’une classe moyenne noire, les Black Diamonds, qui s’est approprié rapidement les codes de la société de consommation. Mais le gouvernement peine à mener à bien les objectifs de redistribution initialement fixés en raison de l’ampleur des investissements à réaliser (plus d’un million de logements ont été construits en[...]
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Écrit par
- Jeanne VIVET : agrégée de géographie, maître de conférences à l'université Bordeaux Montaigne
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