AFRIQUE DU SUD RÉPUBLIQUE D' ou AFRIQUE DU SUD
Nom officiel | République d'Afrique du Sud (ZA) |
Chef de l'État et du gouvernement | Cyril Ramaphosa (depuis le 15 février 2018) |
Capitales (de facto) | Pretoria 1 (siège de l'exécutif), Le Cap (siège du Parlement), Bloemfontein 2 (siège des autorités judiciaires)
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Langues officielles | Afrikaans, anglais, ndébélé, sesotho (sotho du sud), sotho (sepedi), swazi, tsonga, tswana, venda, xhosa, zoulou |
Unité monétaire | Rand (ZAR) |
Population (estim.) |
64 701 000 (2024) |
Superficie |
1 220 813 km²
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Histoire
L'histoire en Afrique du Sud peut se lire autour de deux constantes : d'une part, la rencontre et la répartition des ressources entre plusieurs groupes humains concurrents dans l'installation sur un même territoire ; d'autre part, le difficile apprentissage de leur coexistence et de la constitution d'un « contrat social » mutuellement bénéfique, dont la démocratisation des années 1990 serait le moment le plus achevé.
La mise en présence des acteurs de l'histoire sud-africaine
Une terre déjà occupée
L'histoire de l'Afrique du Sud se construit autour de la rencontre et de la confrontation de groupes humains en mouvements sur l'espace africain austral. Lors de l'arrivée des Européens dans la région, que l'on datera symboliquement du débarquement du navigateur portugais Bartolomeu Dias au Cap en 1488, les Khoisans (Khoekhoen et San) occupent toute la partie sud de l'actuelle Afrique du Sud, tandis que les groupes bantous sont installés dans les parties est et nord du pays. L'arrivée au Cap du commandant Jan Van Riebeeck le 7 avril 1652 pour établir, au nom de la Compagnie hollandaise des Indes orientales (VOC), un comptoir de rafraîchissement sur la route des Indes infléchit significativement l'histoire de la région.
L'implantation coloniale
Désormais, l'expansion territoriale et démographique de la population blanche ne cesse plus. Elle s'effectue violemment, par la dépossession et l'assujettissement des populations khoisans puis bantoues. Les Hollandais sont rapidement rejoints par des esclaves amenés d'Indonésie et qui, au milieu du xviiie siècle, sont plus nombreux que les Européens dans la colonie. En dépit de politiques hostiles énoncées dès 1682, un métissage des Européens, tant avec les esclaves indonésiens qu'avec les populations khois, commence à donner naissance au groupe Coloured. Environ deux cents huguenots français réfugiés aux Pays-Bas (après la révocation de l'édit de Nantes) rejoignent les Hollandais à partir de 1688. De nouveaux colons, essentiellement allemands et hollandais, continuent également d'arriver, toujours en nombre limité car le territoire n'était pas alors conçu comme une terre de colonisation. Les terres attribuées aux premiers colons, appelés free burghers (Vrijburgher), se faisant plus rares autour du Cap, quelques uns commencent, dès le début du xviiie siècle, à pénétrer dans le continent et à nomadiser dans l'intérieur du pays, gagnant le nom de trekboers. En 1760, ils atteignent le fleuve Orange puis la Great Fish River, au nord et au nord-est du Cap, limite de la présence des groupes bantous Xhosas.
En 1795, pour prévenir une éventuelle incorporation de ce territoire stratégique dans le giron français suite à la conquête napoléonienne des Provinces-Unies, les Britanniques occupent une première fois la colonie, désormais forte d'environ 16 000 Européens. Elle passera définitivement sous contrôle britannique en 1806 (ce qui sera confirmé par la convention de Londres du 13 août 1814). La quasi-totalité des acteurs de l'histoire moderne sud-africaine est alors présente.
La montée des rivalités
Le xixe siècle est marqué par la montée en puissance et la confrontation des différentes organisations politiques qui se répartissent le territoire au cours d'escarmouches et de conflits incessants.
Shaka et la puissance du royaume zoulou
En 1818, au nord-est de ce qu'est aujourd'hui l'Afrique du Sud, le chef Shaka inaugure un processus de conquête et d'unification par la violence de petites chefferies en un royaume zoulou centralisé. Poursuivie par son successeur Dingane jusqu'à l'accession au pouvoir de Mpande en 1839, cette organisation militaire de la société provoque le Mfecane ou Difacane (« grand déplacement ») qui disloque, par effet de dominos, l'organisation sociale[...]
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Écrit par
- Ivan CROUZEL : docteur en science politique, chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le monde
- Dominique DARBON : professeur de science politique à l'Institut d'études politiques de Bordeaux
- Benoît DUPIN : professeur agrégé, enseignant à Sciences Po Bordeaux, spécialiste de l'Afrique du sud, rattaché au laboratoire Les Afriques dans le monde (LAM)
- Philippe GERVAIS-LAMBONY : professeur à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
- Philippe-Joseph SALAZAR
:
distinguished professor en rhétorique à l'université du Cap, ancien doyen - Jean SÉVRY : professeur émérite à l'université Paul-Valéry, Montpellier
- Ernst VAN HEERDEN : D. Litt. et Ph. (Gand), D. Litt. honoris causa, professeur émérite de l'université du Witwatersrand, Johannesburg.
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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