AFRIQUE DU SUD RÉPUBLIQUE D' ou AFRIQUE DU SUD
Nom officiel | République d'Afrique du Sud (ZA) |
Chef de l'État et du gouvernement | Cyril Ramaphosa (depuis le 15 février 2018) |
Capitales (de facto) | Pretoria 1 (siège de l'exécutif), Le Cap (siège du Parlement), Bloemfontein 2 (siège des autorités judiciaires)
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Langues officielles | Afrikaans, anglais, ndébélé, sesotho (sotho du sud), sotho (sepedi), swazi, tsonga, tswana, venda, xhosa, zoulou |
Unité monétaire | Rand (ZAR) |
Population (estim.) |
64 701 000 (2024) |
Superficie |
1 220 813 km²
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La nouvelle Afrique du Sud
Un nouveau contrat social est sorti de ces années de confrontation et de discrimination, faisant de l'Afrique du Sud une démocratie désormais consolidée. Reste à transformer une structure sociale et économique profondément marquée par ces expériences passées.
La reconfiguration politique
Les acteurs de la transition sud-africaine procèdent à une véritable refondation des institutions et des règles du jeu politique du pays, posant ainsi les bases de nouveaux équilibres qui renvoient systématiquement au double contrôle du peuple et de la loi.
Une architecture constitutionnelle innovante
Après une Constitution intérimaire élaborée en 1993, la Constitution finale a été négociée au sein de l'Assemblée constituante, élue en avril 1994. En rupture avec l'apartheid, elle est le fruit de nombreux compromis sur la forme de l'État, les rapports intergouvernementaux et la protection des minorités et des libertés. Entérinée le 8 mai 1996, elle consacre le principe du constitutionnalisme, et refonde l'organisation des pouvoirs au sein de l'État.
Le rôle central du président
La présidence constitue le cœur du pouvoir exécutif. Après le mandat de Nelson Mandela, Thabo Mbeki (président de 1999 à 2008) a réformé et professionnalisé l'exécutif afin d'en améliorer l'efficacité. Il a renforcé le contrôle présidentiel sur le gouvernement et l'administration composée d'environ un million de fonctionnaires. Le président est élu par une Assemblée nationale constituée de quatre cents membres élus à la proportionnelle, ce qui n'empêche pas l'ANC d'y être largement dominant au point que le Parlement n'a jusqu'à présent exercé qu'un rôle marginal de contre-pouvoir face à l'exécutif.
Un système quasi fédéral
Le Conseil national des provinces, seconde chambre du Parlement, est composé de quatre-vingt-dix représentants des provinces et contribue à donner à l'État sud-africain un caractère quasi fédéral. Les neuf gouvernements provinciaux reçoivent près de 60 % du budget national et exercent leurs compétences dans les domaines de l'éducation, de la santé et de la sécurité sociale. Ils sont confrontés à la faible capacité de leur système politico-administratif, notamment dans les provinces constituées sur la base des anciens bantoustans (Mpumalanga, Eastern Cape...). En décembre 2000, après un long processus de restructuration administrative, deux cent quatre-vingt-quatre municipalités ont remplacé les mille deux cents structures locales ségréguées. Cependant, hormis les six métropoles – Ekwihuleni (East Rand), Ethekwini (Durban), Johannesburg, Le Cap, Nelson Mandela Bay (Port Elizabeth), Tshwane (Pretoria) –, la plupart des municipalités se heurtent à une insuffisance de ressources financières et humaines qui entrave la mise en œuvre de leurs compétences en matière de distribution des services de base (eau, électricité, santé). Afin de relier les différents niveaux de gouvernement, la Constitution établit un système de relations intergouvernementales fondé sur le principe du gouvernement coopératif. Mais dans la pratique, la faiblesse des municipalités et des provinces se traduit par une prédominance du pouvoir central.
Un État de droit
Une Cour constitutionnelle est chargée de faire respecter la Constitution (et notamment la très libérale et protectrice Charte des droits), et de résoudre les conflits entre les échelons de gouvernement. Elle est une garantie majeure de la démocratie stabilisée instaurée en Afrique du Sud. Un arsenal d'autres institutions indépendantes contribue également à renforcer la protection des droits des citoyens et à rompre avec le régime précédent : un médiateur, un auditeur général, une Commission électorale, une Commission pour l'égalité des sexes et une Commission des droits[...]
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Écrit par
- Ivan CROUZEL : docteur en science politique, chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le monde
- Dominique DARBON : professeur de science politique à l'Institut d'études politiques de Bordeaux
- Benoît DUPIN : professeur agrégé, enseignant à Sciences Po Bordeaux, spécialiste de l'Afrique du sud, rattaché au laboratoire Les Afriques dans le monde (LAM)
- Philippe GERVAIS-LAMBONY : professeur à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
- Philippe-Joseph SALAZAR
:
distinguished professor en rhétorique à l'université du Cap, ancien doyen - Jean SÉVRY : professeur émérite à l'université Paul-Valéry, Montpellier
- Ernst VAN HEERDEN : D. Litt. et Ph. (Gand), D. Litt. honoris causa, professeur émérite de l'université du Witwatersrand, Johannesburg.
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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