AFRIQUE DU SUD RÉPUBLIQUE D' ou AFRIQUE DU SUD
Nom officiel | République d'Afrique du Sud (ZA) |
Chef de l'État et du gouvernement | Cyril Ramaphosa (depuis le 15 février 2018) |
Capitales (de facto) | Pretoria 1 (siège de l'exécutif), Le Cap (siège du Parlement), Bloemfontein 2 (siège des autorités judiciaires)
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Langues officielles | Afrikaans, anglais, ndébélé, sesotho (sotho du sud), sotho (sepedi), swazi, tsonga, tswana, venda, xhosa, zoulou |
Unité monétaire | Rand (ZAR) |
Population (estim.) |
64 701 000 (2024) |
Superficie |
1 220 813 km²
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Littérature de langue afrikaans
L'implantation de la langue afrikaans
L'afrikaans, qui a trouvé son expression littéraire au xxe siècle, remonte aux dialectes parlés par les colons hollandais établis au Cap depuis 1652.
Malgré l'apport de langues indigènes et européennes comme le hottentot, les langues bantoues, le malais, et le portugais, le français, l'allemand et l'anglais, il reste dans son essence, sa syntaxe et son vocabulaire une langue d'origine hollandaise, et non point une langue créole, comme on a cherché à le démontrer. Un Afrikaner, c'est-à-dire un Blanc ayant pour langue maternelle l'afrikaans, est compris sans peine d'un Hollandais ou d'un Flamand. L'afrikaans et le hollandais diffèrent toutefois de la façon la plus marquée dans le domaine du verbe, qui a subi une simplification notable en afrikaans, changement noté déjà vers le milieu du xviiie siècle par les voyageurs hollandais.
L'afrikaans n'est cependant pas la langue des seuls Afrikaners blancs ; elle est la langue de la population métisse, pour l'essentiel installée au Cap, et est couramment parlée, dans le quotidien, par une forte proportion de Noirs. Dès avant la fin du régime d'apartheid (1994), la langue afrikaans est aussi revendiquée par des écrivains de couleur, ce qui a donné lieu à un débat, très vif, sur l'afrikaans standard et l'afrikaans tel qu'il est pratiqué par la majorité des locuteurs, qui ne sont pas des Blancs.
Historiquement, les huguenots français, venus au Cap en 1688-1690, s'assimilèrent assez vite à la population hollandaise. Les mots français qui font partie aujourd'hui de la langue afrikaans lui viennent indirectement du hollandais et l'influence directe ne se reconnaît plus que dans les noms de famille ou de lieux.
L'arrivée des Anglais en 1795 et leur politique impérialiste ont retardé, pendant plus de deux siècles, l'évolution de l'afrikaans. Objet de dérision, en tant que patois et dialecte « bâtard », l'afrikaans sortit revigoré de l'oppression et il est devenu le symbole de l'indépendance nationale et culturelle de l'Afrikaner.
Dans la seconde partie du xixe siècle, un groupe nationaliste déploie une grande activité dans la communauté rurale de Paarl, située non loin du Cap. Sur son initiative se forme l'Association des vrais Afrikaners, qui publie pour la première fois des journaux, des livres et des revues en langue afrikaans. À la tête de ce premier « mouvement linguistique », un pasteur de l'Église hollandaise réformée, le révérend S. J. Du Toit (1847-1911), cherchait avec acharnement à répandre par tous les moyens la nouvelle langue et, dans ce dessein, traduisit certaines parties de la Bible.
À la même époque, l'islam du Cap, qui date du xviiie siècle, contribue à l'essor de l'afrikaans, sous l'impulsion de l'imam Abu Bakr Effendi, envoyé en mission par le sultan ottoman pour encadrer une communauté isolée du reste de l'umma. Ce savant publie un traité de droit et de morale, le Bayân al-Dîn, qui contient des textes en afrikaans, langue de la communauté, transcrits en écriture arabe (1877). Cet ouvrage reste un document essentiel sur l'afrikaans populaire, parlé au Cap, et non par des Afrikaners. L'afrikaans reste la langue de l'islam du Cap.
La guerre anglo-boer (1899-1902), qui détruisit l'espoir de coopération culturelle entre Anglais et descendants hollandais, favorisa le développement de l'afrikaans « blanc » : elle fit de l'Afrikaner un patriote et éveilla en lui une conscience nationale aiguë. Après la guerre, un deuxième « mouvement linguistique » groupe des écrivains animés d'un zèle nouveau pour l'héritage culturel de leur peuple. En 1914, l'enseignement secondaire adopte l'afrikaans comme langue officielle ; en 1916-1919, il devient[...]
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Écrit par
- Ivan CROUZEL : docteur en science politique, chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le monde
- Dominique DARBON : professeur de science politique à l'Institut d'études politiques de Bordeaux
- Benoît DUPIN : professeur agrégé, enseignant à Sciences Po Bordeaux, spécialiste de l'Afrique du sud, rattaché au laboratoire Les Afriques dans le monde (LAM)
- Philippe GERVAIS-LAMBONY : professeur à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
- Philippe-Joseph SALAZAR
:
distinguished professor en rhétorique à l'université du Cap, ancien doyen - Jean SÉVRY : professeur émérite à l'université Paul-Valéry, Montpellier
- Ernst VAN HEERDEN : D. Litt. et Ph. (Gand), D. Litt. honoris causa, professeur émérite de l'université du Witwatersrand, Johannesburg.
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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