- 1. Aux origines
- 2. Les chasseurs-cueilleurs acheuléens et la dispersion de « Homo » sp.
- 3. Les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique moyen et l'émergence d'« Homo sapiens »
- 4. Les chasseurs-cueilleurs spécialisés du Pléistocène final
- 5. Émergence et expansion des économies de production
- 6. Urbanisation et émergence des sociétés complexes
- 7. Bibliographie
AFRIQUE (Histoire) Préhistoire
Les chasseurs-cueilleurs acheuléens et la dispersion de « Homo » sp.
Les sites acheuléens datant de 1,7-1,6 Ma à 200 000-150 000 BP (beforepresent, c'est-à-dire par convention avant 1950, pour les datations obtenues à l'aide de la méthode du carbone 14) se distribuent sur l'ensemble du continent, avec cependant d'importantes variations régionales. Les densités sont relativement élevées en Afrique du Sud, en Afrique orientale, dans la vallée du Nil et dans le Sahara oriental. Le Sahara, l'Afrique de l'Ouest et le bassin du Congo présentent de faibles densités de sites. Au Sahara, ils se concentrent autour des chaînes montagneuses et se retrouvent dans les plaines sableuses du Mali et de Mauritanie. En Afrique de l'Ouest, du matériel acheuléen a été mis au jour à Djita et Sansande, en haute Falémé, à Asochrokona sur la côte Atlantique du Ghana et dans le plateau de Jos au Nigeria. Les trouvailles effectuées au Cameroun, au Gabon, au Congo et en Centrafrique proviennent de contextes fortement perturbés.
En général, les plus anciens sites acheuléens se trouvent le long de la Rift Valley en Afrique orientale et sur le plateau sud-africain. Le nord-ouest du Maroc, l'Algérie, la Tunisie ainsi que la basse vallée du Nil et le Sahara oriental semblent avoir été colonisés par des groupes d'Homo erectus, entre 1,2 et 1 Ma. L'Afrique occidentale et l'Afrique centrale ont été atteintes plus tard, entre 500 000 et 250 000 ans avant notre ère. L'outillage acheuléen, de composition variable selon les sites et les régions, comprend des bifaces (bifaces stricto sensu, pics et hachereaux), des outils sur éclats (grattoirs, racloirs, perçoirs) et, selon les cas, une forte proportion d'éclats non retouchés. Le charognage paraît avoir été prédominant tout au long de la période acheuléenne. La chasse se développe pendant le dernier tiers de la période, comme l'indique la pointe de Kalambo Falls. Le site DE/89A d'Olorgesailie au Kenya a été interprété comme instance de chasse intensive de babouins géants, résultant d'expéditions nocturnes. Cette interprétation a cependant été contestée ; le charognage répétitif de carcasses de babouin pouvant produire des signatures archéologiques identiques. L'utilisation du feu n'est pas prouvée à ce jour pour la période acheuléenne en Afrique. Les traces de feu de Chesowanja au Kenya, qui datent de 1,4 Ma, résultent en effet d'une association fortuite. Un biface brûlé de Lagreich, dans la vallée du Tilemsi au Mali, a été daté de 250 000 B.P. L'habitat acheuléen se diversifie avec l'occupation des grottes et abris sous roche. Des sites de chasse, gîtes d'exploitation de matières premières et ateliers de fabrication de pièces lithiques ont été découverts à Adrar Bous, Blaka Kalia I et Mouchi Sounosso au Sahara central. Une plate-forme rectangulaire faite de galets et interprétée comme un « sol d'habitation » a été mise au jour à Melka Kontoure en Éthiopie. Les matières premières exploitées (lave refroidie, chaille, quartzite, silex et obsidienne) sont plus diverses que pour les périodes précédentes, les transferts s'effectuant sur des distances plus importantes. De même, les territoires d'exploitation des bandes acheuléennes, que l'on peut évaluer par l'extension du bassin d'approvisionnement en matières premières, paraissent beaucoup plus vastes.
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Écrit par
- Augustin HOLL : professeur, conservateur
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Médias