- 1. Aux origines
- 2. Les chasseurs-cueilleurs acheuléens et la dispersion de « Homo » sp.
- 3. Les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique moyen et l'émergence d'« Homo sapiens »
- 4. Les chasseurs-cueilleurs spécialisés du Pléistocène final
- 5. Émergence et expansion des économies de production
- 6. Urbanisation et émergence des sociétés complexes
- 7. Bibliographie
AFRIQUE (Histoire) Préhistoire
Les chasseurs-cueilleurs spécialisés du Pléistocène final
Les différenciations régionales s'accentuent au cours du Pléistocène final, de 40000 à 15000-12000 BP. Le débitage laminaire se généralise, suivi, quelques millénaires plus tard, par la production de microlithes. Les pointes, lamelles à dos, microlithes géométriques insérés comme barbelures des flèches, constituent des armes redoutables, utilisées indifféremment contre les animaux ou contre les humains. Les traces de traumatismes par pièces lithiques sont largement attestées dans le squelette de l'homme de Wadi Kubbaniya, qui date d'environ 20000 BP, et dans les vestiges retrouvés dans le cimetière de Jebel Sahaba en Nubie (autour de 13000 BP).
En Afrique septentrionale
Le maximum glaciaire final, de 20000 à 12000 BP, a eu un impact considérable sur le peuplement de l'Afrique septentrionale. Les populations de chasseurs-cueilleurs se sont retrouvées confinées dans certains secteurs : le littoral méditerranéen, où prospèrent les groupes ibéromaurusiens chasseurs de mouflons à manchettes (Ammotraguslervia), la vallée du Nil (Wadi Kubbaniya, Jebel Sahaba), la relique forestière du Cameroun (Shum Laka et Mbi Crater) et la côte Atlantique de Côte d'Ivoire, avec le site de Bingerville-Autoroute. Les Ibéromaurusiens occupent les vastes territoires des plaines littorales méditerranéennes et des massifs montagneux de l'arrière-pays dus à la baisse considérable du niveau de la mer (approximativement 100 m au-dessous de son niveau actuel). Ils enterrent leurs morts dans des cimetières, tel que Mechta el Arbi. Certains de ces groupes pratiquent l'avulsion dentaire. Les groupes capsiens (de Gafsa en Tunisie) prennent le relais, au début de l'Holocène ancien, et se répandent dans la zone des chotts, les dépressions de l'arrière-pays de l'Afrique du Nord. Constituant de petits groupes très mobiles, ils vivent de l'exploitation intensive des ressources aquatiques, qui laissent des centaines d'amas coquilliers (ou Ramadiyya) dans le paysage. Ils développent un art expressif sur support mobile – essentiellement les gourdes en coquille d'œuf d'autruche.
Les industries à base de lames sont littéralement absentes de l'Afrique de l'Ouest. Les assemblages lithiques de Mbi Crater et Shum Laka sont constitués d'industries sur éclats, et celles de Bingerville-Autoroute de microlithes plus ou moins géométriques. Les complexes à microlithes se retrouvent aussi bien dans la savane, à Rim, Maadaga, Rop Shelter, que dans la forêt, ainsi à Iwo Eleru, site dont l'occupation est intermittente pendant près de six millénaires, de 11000 à 5000 BP.
En Afrique méridionale
La situation est différente dans la moitié méridionale. Les bandes de chasseurs-cueilleurs tshitoliens occupent les savanes arborées de la partie occidentale du bassin du Congo.
En Afrique orientale, les sites de Kisese II, Twilight Cave et Lukenya montrent la présence d'industries à base de lames et lamelles. En Afrique australe, les assemblages lithiques ont été subdivisés en sous-ensembles chronologiques : Early Later Stone Age (ELSA, 19000 av. J.-C.), Robberg (vers 19000-7600 av. J.-C.), Oakhurst (vers 10000-6000 av. J.-C.), Wilton ancien et classique (vers 7600-2500 av. J.-C.), Wilton postclassique (vers 2500 av. J.-C.-200 av. J.-C.), Wilton à céramique (vers 100-1870), et Smithfield (vers 1200-1870). L'art pariétal daté de 27000 BP fait son apparition dans la grotte Apollo 11 en Namibie et se généralise progressivement dans tout le sous-continent. Les images, pour la plupart en noir, rouge, ocre, blanc, représentent des animaux, des humains, des objets, isolés ou en groupes. Les interprétations varient, mais les compositions des trois derniers millénaires présentent des scènes de danse et de transe en association plus ou moins directe avec[...]
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Écrit par
- Augustin HOLL : professeur, conservateur
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Médias