AFRIQUE (Structure et milieu) Géographie générale
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L'Afrique couvre environ 30 300 000 kilomètres carrés pour une population de 1,4 milliard d'habitants en 2023. Située entre 37° 21' de latitude nord et 34° 51' de latitude sud, elle est comprise pour l'essentiel dans la zone tropicale, et se partage entre zones à climats chauds et secs sous les tropiques, et zones à climats chauds et humides sous l'équateur. Les régions tempérées (méditerranéennes) n'occupent que deux marges étroites, à ses extrémités nord et sud. La masse continentale est inégalement répartie. Dans l'hémisphère Nord, à la latitude du Ras Caseyr (cap Guardafui) en Somalie, l'Afrique s'étend d'ouest en est, sur près de 7 500 kilomètres : c'est presque autant que du nord au sud (8 050 km) et deux fois plus qu'aux latitudes équatoriales. Les effets de la continentalité (températures extrêmes, aridité) s'exercent avec le maximum d'intensité au Sahara, le plus grand désert chaud du monde, prolongé à l'est par la diagonale aride qui s'étend de la péninsule arabique aux déserts iraniens. En Afrique australe au contraire, la relative proximité des océans Atlantique et Indien atténue la continentalité ; le modèle climatique zonal y est moins net que dans l'hémisphère Nord.
Le continent africain, à peine séparé de l'Europe par le détroit de Gibraltar (14 km) et accroché à l'Asie par l'isthme de Suez, est depuis longtemps en contact avec les civilisations méditerranéennes et moyen-orientales. La mer Rouge et la Méditerranée ont été porteuses d'échanges entre les trois continents. Pourtant, une grande partie de l'Afrique dite subsaharienne a longtemps vécu isolée du reste du monde.
Cet isolement tient d'abord à la configuration physique du continent, en premier lieu à l'obstacle que l'immense Sahara (9 000 000 km2) oppose au déplacement des hommes. Il n'en a certes pas toujours été ainsi. La préhistoire et les gravures rupestres attestent de la réalité des échanges transsahariens avant le début de l'actuelle phase aride, voici environ 3 500 ans. Jusqu'à une époque très récente, la traversée du désert était une épreuve. Le commerce caravanier n'en a pas moins maintenu des liens entre la Méditerranée et le bled es soudan, ce pays des Noirs qu'on atteignait après avoir franchi le sahel, c'est-à-dire le rivage, celui du désert, selon les premières représentations géographiques établies par les Arabes. Commerçants, ceux-ci furent en même temps propagateurs de l'islam, démontrant la perméabilité du désert, du moins sur le plan religieux, car aucune des avancées technologiques des civilisations euro-asiatiques, notamment la roue et l'attelage, ne franchit le Sahara. L'Égypte elle-même ne fut pas un foyer de diffusion vers l'Afrique noire des techniques qu'elle maîtrisa précocement. Les cataractes fractionnant le Nil, l'obstacle des marais du Bahr el-Ghazal succédant à ceux du désert, les risques à voyager dans des régions où régnaient de redoutables systèmes pathogènes (paludisme, maladie du sommeil, fièvre jaune) ne permirent pas au plus long fleuve d'Afrique d'établir un véritable lien entre le monde méditerranéen et l'Afrique tropicale.
Autre obstacle : la massivité d'un continent aux côtes rectilignes peu hospitalières et sans voies naturelles de pénétration. L'Afrique ne compte que 30 500 kilomètres de côtes, et assez peu de sites d'abri. Les fleuves, souvent entrecoupés dans leur cours inférieur par des chutes et des rapides, comme c'est le cas du Congo, n'ont pas aidé à l'ouverture de l'intérieur d'un continent resté, pour les Européens, terra incognita jusqu'aux explorations de la seconde moitié du xixe siècle. Enfin, dans[...]
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Écrit par
- Roland POURTIER : doctorat ès lettres et sciences humaines, professeur honoraire, université de Paris-Panthéon-Sorbonne, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer
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Médias