AFRIQUE (Structure et milieu) Géologie
Du point de vue géologique, on désigne sous le terme de bouclier africain ou, simplement, d'Afrique l'ensemble formé par le continent africain, la péninsule arabique et l'île de Madagascar. En effet, ces deux derniers éléments n'ont été séparés du premier que par l'ouverture plus ou moins ancienne de la mer Rouge, au nord, et du canal de Mozambique, au sud.
Ainsi définie, l'Afrique occupe une position à part parmi les continents. Il s'agit, pour l'essentiel, d'un immense craton stabilisé à la fin des temps précambriens, vers 600 millions d'années. Ce craton n'a été que faiblement repris au cours des temps calédono-hercyniens sur ses marges nord (Hercynides du Maroc) et ouest (Mauritanides de Mauritanie et du Sénégal) ou à son extrémité sud (Capides). Au cours des temps récents, seule sa partie nord, en bordure de la Méditerranée et sur la marge de la péninsule arabique, s'est trouvée entraînée dans la zone mobile « alpine » qui s'est créée lors de la collision Afrique-Eurasie. L'Afrique actuelle voit donc sa marge nord affronter un autre continent, tandis que, pour le reste, elle est entourée d'océans en cours d'expansion sans qu'il y ait de subduction à ses bordures.
Ces dispositions font de l'Afrique un lieu privilégié pour l'étude du Précambrien. Une histoire longue de près de 4 milliards d'années (les gneiss de San River sont âgés de 3 milliards 800 millions d'années) va se dérouler, où l'on verra se former les premiers éléments de la croûte continentale africaine. Certains cratons seront stabilisés dès 3 milliards 100 millions d'années, et, sur eux, vont se déposer les premières couvertures de plate-forme peu ou pas métamorphisées qui ont conservé les premières traces de la vie. L'intérêt de ces séries est de nous renseigner sur les premiers processus de la sédimentation et de nous permettre de savoir que ceux-ci peuvent être interprétés avec le principe de l'actualisme.
À la fin des temps précambriens, le craton africain pénéplané va recevoir de vastes couvertures de plate-forme, d'abord au Paléozoïque puis au Mésozoïque et au Tertiaire. Ces couvertures se déposent dans de grands bassins nés de la déformation progressive de la plaque africaine. Certaines failles rejouent ; d'autres naissent, car le craton se fracture.
Une autre particularité réside dans le développement de bassins côtiers créés lors de l'ouverture des océans Atlantique et Indien. L'histoire de ces bassins est liée au processus d'ouverture, leur évolution de marge passive étant réglée par la subsidence thermique face à l'océan naissant.
La partie exondée de la plaque africaine va se couvrir de bassins à sédimentation continentale tout à fait remarquable, soit à la fin du Paléozoïque (par exemple le Karoo), soit au Mésozoïque (continental intercalaire, grès de Nubie). Les Rift Valleys de l'Est africain offrent un modèle, désormais classique, de la distension qui conduit à la naissance d'un océan.
Enfin, l'Afrique présente des exemples particulièrement intéressants de magmatisme anorogénique intraplaque (complexes annulaires alcalins, kimberlites), de volcanisme de points chauds, de zones de fractures, etc.
On ne saurait terminer sans souligner que ce continent est le seul à avoir fourni les restes des Hominidés les plus archaïques, les premiers Australopithèques. C'est ainsi que l'Afrique se trouve être le berceau des origines de l'Homme.
Le Précambrien
Les classifications du Précambrien varient selon les auteurs et les pays. Nous adopterons ici les subdivisions utilisées pour l'Atlas géologique du monde (G. Choubert et A. Faure-Muret dir., 1976) et pour la Carte géologique internationale de l'Afrique (G. Choubert et A. Faure-Muret dir.,[...]
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Écrit par
- Anne FAURE-MURET : professeur émérite
Classification
Médias