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AGENCE FRANÇAISE POUR LA BIODIVERSITÉ

La création de l’Agence française pour la biodiversité (A.F.B.), promise dès 2012 par le gouvernement, a été votée en première lecture par l’Assemblée nationale le 18 mars 2015. Instrument d’une politique générale et ambitieuse de la biodiversité, elle a comme objectifs la préservation, la gestion et la restauration de la biodiversité et de l’eau ainsi que le développement des ressources, des usages et des services écosystémiques (bénéfices fournis par les écosystèmes à l’humanité) attachés à cette biodiversité. Pour y parvenir, elle rassemble plusieurs organismes nationaux : l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, les Parcs nationaux de France, l’Agence des aires marines protégées et l’Atelier technique des espaces naturels. Opérationnelle en 2016, voire 2017, elle devra faire face aux difficultés qui sont liées à la complexité et à la méconnaissance de la biodiversité, de ses enjeux de préservation, à la fois biologiques et sociaux.

Les dimensions biologiques et sociales de la biodiversité

La biodiversité se caractérise d’abord par sa diversité biologique, qui comprend la diversité des espèces (animales, végétales et microbiennes), de leurs interactions, la diversité des gènes et celle des écosystèmes. Mais la biodiversité englobe aussi les fonctions écologiques nécessaires au fonctionnement des écosystèmes et les processus d’adaptation aux changements globaux. L’enjeu est de préserver ces trois dimensions de la biodiversité que sont sa diversité biologique, ses fonctions écologiques et son potentiel adaptatif.

Pollinisateur en action - crédits : L. Casagrande-Fioretti

Pollinisateur en action

L’agence devra se préoccuper du développement et de la mutualisation des bonnes pratiques humaines dans l’utilisation et la gestion de la biodiversité. L’amélioration de ces pratiques demande à bien établir les relations entre la biodiversité et les valeurs que les humains lui accordent. La biodiversité a une valeur intrinsèque, pouvant être considérée comme une fin en soi, indépendamment de tout usage ou intérêt pour l’homme. Au-delà de cela, elle assure de nombreux services indispensables aux populations humaines. Cette notion de service écosystémique matérialise l’importance sociale de la biodiversité. On distingue les services d’approvisionnement (agriculture, eau, etc.), les services de régulation, associés aux fonctions écologiques (épuration naturelle des eaux et de l’air, régulation du climat, pollinisation, etc.) et les services culturels (qualité des paysages, espaces verts, etc.). Les hommes nouent des relations variées avec la nature selon leurs intérêts, les représentations qu’ils se font de la biodiversité, selon qu’ils sont agriculteurs, apiculteurs, assureurs ou citadins épris de nature… Il s’agira d’arbitrer entre ces différentes valeurs afin d’éviter de se préoccuper seulement des valeurs d’approvisionnement, ce qui pourrait conduire à un effondrement de la biodiversité, et à un mal-être social.

Alors qu’une ambition du législateur est de développer les usages de la biodiversité, cette volonté pourrait conduire à augmenter les impacts humains pesant sur cette dernière, une contradiction que devra gérer l’Agence française pour la biodiversité.

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Écrit par

  • : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, Paris

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Média

Pollinisateur en action - crédits : L. Casagrande-Fioretti

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