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AGENCE FRANÇAISE POUR LA BIODIVERSITÉ

L’enjeu de la connaissance

Afin de construire des politiques publiques plus ambitieuses et plus efficaces, l’Agence française pour la biodiversité devra identifier les besoins de connaissances et y répondre par le développement de programmes d’études et de prospectives.

Cette mission implique la collecte des données et le pilotage des systèmes d’information sur la biodiversité. Il s’agit de mieux connaître l’état des espèces, des gènes et des écosystèmes ainsi que celui des communautés d’espèces (plantes, pollinisateurs) et de leurs interactions. L’Agence française pour la biodiversité devra compléter les systèmes d’observation existants, combiner les outils qui sont dédiés à des questions opérationnelles (qualité des eaux) avec ceux qui sont développés dans le cadre de la recherche fondamentale (stations écologiques d’observation de long terme), s’appuyer sur les réseaux de sciences participatives qui apportent des informations essentielles sur la biodiversité.

Ces systèmes d’information doivent permettre de renseigner les indicateurs de biodiversité qui donnent une information synthétique, quantitative et compréhensible sur l’état de la biodiversité. À l’échelle locale, ces indicateurs doivent permettre de s’assurer de l’état écologique des écosystèmes. À plus large échelle, ils estiment et hiérarchisent les pressions pesant sur la biodiversité et l’efficacité des politiques publiques. Ils aident donc à identifier les priorités dans les politiques environnementales à venir et à reconnaître les bonnes pratiques. Les analyses des cycles de vie des biens et des services produits devraient bénéficier de ces informations. Ces dernières doivent permettre de développer des produits respectant plus la biodiversité. Elles doivent également aider à éviter qu’une diminution des impacts locaux ne soit qu’une délocalisation des impacts environnementaux, les pratiques les plus polluantes basculant par exemple dans les territoires les plus pauvres.

Enfin, l’Agence française pour la biodiversité devra s’investir dans la formation et la communication, l’information et la sensibilisation du public. Il s’agit, par exemple, d’expliciter la notion de sixième extinction massive (extinction en cours des espèces vivantes, causée cette fois par les activités humaines), les implications écologiques et sociales de la perte de 400 millions d’oiseaux en Europe depuis les années 1980, les conséquences socio-économiques de l’altération de l’essentiel des services écosystémiques de régulation au bénéfice des services d’approvisionnement. Car l’ambition de la loi est de sortir du cercle des spécialistes de sorte que chacun d’entre nous se saisisse de la préservation de la biodiversité.

— Denis COUVET

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Écrit par

  • : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, Paris

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Média

Pollinisateur en action - crédits : L. Casagrande-Fioretti

Pollinisateur en action