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AGIOS

En matière bancaire, ensemble des retenues opérées par le banquier, en contrepartie de l'escompte d'un effet de commerce. Les agios et l'escompte ne se confondent pas : l'escompte est le prêt accordé par une banque lorsqu'elle acquiert un effet de commerce avant son échéance ; les agios constituent les déductions correspondant à ce prêt. Les agios résultent de l'addition de l'intérêt et des commissions. Le taux d'intérêt est fondé sur le taux d'escompte de la Banque de France, auquel il est en général supérieur ; il est, en effet, fonction aussi du marché des capitaux à court terme et, surtout, des risques d'escompte (qualité du papier présenté, crédit du cédant). On distingue quatre commissions : la commission d'endos, calculée sur les mêmes bases que l'intérêt ; la commission dite de manipulation, qui est un droit fixe pour chaque effet ; la commission d'acceptation des effets présentés, non encore acceptés à l'escompte ; la commission de bordereau, qui se calcule sur la valeur nominale totale des effets escomptés.

Les agios restent parmi les plus faibles taux d'intérêt bancaires pour les crédits à court terme. Cette forme de crédit qu'est l'escompte, souple, bien adaptée aux transactions commerciales aux risques limités (il y a solidarité de tous les signataires des effets), représente toujours une part importante des crédits à court terme en France. Elle est cependant d'une gestion peu économique pour les banques.

Par ailleurs, si les banques peuvent retirer sans immobilisation de fonds un bénéfice financier immédiat des effets de commerce escomptés, en les réescomptant auprès de la Banque de France, celle-ci maintient cette faculté dans des limites strictes en exigeant des effets payables à quatre-vingt-dix jours au maximum, trois signatures notoirement solvables, un plafond de réescompte dont le dépassement entraîne des frais financiers supplémentaires pour la banque (escompte en « enfer » et « superenfer »). Ainsi, la Banque de France limite le montant des effets escomptés par chaque entreprise.

— André BOYER

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Écrit par

  • : diplômé d'études supérieures de sciences économiques, licencié en mathématiques, assistant à l'Institut d'administration des entreprises de Nice

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