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AGRICULTURE DURABLE

Dans le langage courant, l’expression « agriculture durable » fait d’abord référence à une agriculture respectueuse de l’environnement, avec, comme principaux objectifs, la limitation du recours aux intrants (engrais, produits phytosanitaires…) d’origine industrielle. S’y ajoute la diversification des cultures pratiquées sur les exploitations avec, si possible, leur association étroite à des activités d’élevage. Cela ne doit cependant pas faire oublier les deux autres composantes de la durabilité qui sont ses dimensions sociale et économique. En effet, tout en étant meilleure gestionnaire de l’environnement, l’agriculture durable se doit également d’être équitable et viable sur le plan social ainsi qu’efficace et rentable sur le plan économique. Ce type d’agriculture correspond donc à une approche globale de la production agricole. Une dimension éthique lui est même parfois ajoutée au travers du « juste prix » que les agriculteurs sont légitimement en droit d’attendre de la vente de leurs productions.

Les différentes façons de prendre en compte les composantes de la durabilité font que la dénomination d’« agriculture durable » peut être aujourd’hui revendiquée par des types d’agriculture qui correspondent à des orientations présentant des spécificités susceptibles d’être très marquées les unes par rapport aux autres. En réalité, il n’existe pas une seule agriculture durable mais différentes formes qui partagent un certain nombre d’objectifs communs, chacune d’entre elles mettant davantage l’accent sur certains d’entre eux.

Principales composantes de l’agriculture durable

Le dénominateur commun des différentes agricultures durables est constitué par leur opposition à l’agriculture conventionnelle, souvent qualifiée de productiviste. Cette opposition se manifeste sur plusieurs points.

Agriculture durable et gestion de l’environnement

Les tenants de l’agriculture durable rejettent les modèles et itinéraires techniques excessivement simplifiés, tels que les monocultures céréalières ou encore les élevages laitiers fondés exclusivement sur des vaches de race Holstein nourries à partir de maïs ensilé. Ils dénoncent en outre le fait que les agricultures productivistes aient avant tout été préoccupées par des performances productives et techniques et que leurs modèles et itinéraires simplifiés aient pu être diffusés tels quels, même dans des régions aux aptitudes agronomiques pourtant bien différentes. Pour eux, les systèmes agronomiques (agrosystèmes) retenus doivent tenir compte davantage des spécificités des sols et des conditions climatiques aux échelons régional et local et limiter le plus possible le recours aux produits de synthèse ( engrais, produits phytosanitaires) d’origine industrielle.

Cette nouvelle approche de l’agriculture se traduit dans l’emploi d’expressions telles que celles d’« agriculture de conservation », d’« agriculture à haute valeur environnementale », d’« agriculture raisonnée », d’« agriculture écologiquement intensive », d’« agriculture intégrée », d’« agriculture biologique », voire « biodynamique », ou d’« agroforesterie » (introduction et association de l’arbre dans les agrosystèmes).

L’agriculture durable se traduit aujourd’hui en France par la promotion de l’agro-écologie qui vise une performance à la fois économique et environnementale. Au niveau des exploitations, elle se manifeste par la recherche et l’élaboration d’agrosystèmes bien plus économes en intrants d’origine industrielle et par le souci de concilier (ou de réconcilier) écologie et production agricole économiquement rentable. Dans les pays en développement, elle correspond au passage de la révolution verte impulsée dans les années 1960 – celle-ci ayant permis un accroissement considérable des rendements par hectare dans de nombreux[...]

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France

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Enjeux en agriculture durable - crédits : Encyclopædia Universalis France

Enjeux en agriculture durable

Pratiques privilégiées en agriculture durable - crédits : Encyclopædia Universalis France

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