- 1. Principales composantes de l’agriculture durable
- 2. Agriculture conventionnelle et formes d’agriculture durable
- 3. Formes d’agriculture durable privilégiant les composantes agronomiques
- 4. Formes d’agriculture durable privilégiant les composantes économiques et sociales
- 5. Archétypes de l’agriculture durable
- 6. Problématiques et nouveaux développements des formes d’agriculture durable
- 7. Diffusion des formes d’agriculture durable et politiques agricoles
- 8. Bibliographie
- 9. Sites internet
AGRICULTURE DURABLE
Agriculture conventionnelle et formes d’agriculture durable
Depuis les années 1990 et davantage encore depuis le début du xxie siècle, l’agriculture conventionnelle a déjà elle-même évolué vers plus de durabilité. Les apports d’engrais chimiques et les dosages de produits phytosanitaires ont été réduits de façon sensible pendant que les progrès concernant les molécules utilisées ont permis de réduire de façon importante les produits actifs contenus dans les herbicides. Globalement, les tonnages de produits phytosanitaires utilisés en France ont été réduits de près de 40 p. 100 de 2001 à 2011. De nouvelles pratiques, comme le semis direct (implantation des graines dans le sol sans labour préalable), ont permis localement de réduire l’érosion et la dégradation des sols. D’autres pratiques, comme la mise en place de bandes enherbées le long des cours d’eau, ont amélioré la préservation de la biodiversité ainsi que la qualité des ressources en eau.
Cela étant précisé, des marges relativement importantes de progrès existent encore et on peut classer les différentes formes d’agriculture durable en fonction des ruptures, partielles ou beaucoup plus marquées, qu’elles présentent par rapport à l’agriculture conventionnelle, depuis celles qui lui demeurent relativement proches jusqu’à celles qui s’y opposent de façon radicale. En outre, si l’objectif commun aux agricultures qui se réclament de la durabilité est bien de remettre l’agronomie au cœur des systèmes de production agricole, les itinéraires techniques et les formes proposées ne peuvent être que plurielles dans la mesure où elles doivent le plus possible tenir compte des conditions agronomiques et socio-économiques régionales ou locales. Enfin, les options individuelles retenues par les agriculteurs eux-mêmes aboutissent à mettre l’accent sur certains aspects de la durabilité plutôt que sur d’autres.
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Écrit par
- Jean-Paul CHARVET : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France
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