- 1. Principales composantes de l’agriculture durable
- 2. Agriculture conventionnelle et formes d’agriculture durable
- 3. Formes d’agriculture durable privilégiant les composantes agronomiques
- 4. Formes d’agriculture durable privilégiant les composantes économiques et sociales
- 5. Archétypes de l’agriculture durable
- 6. Problématiques et nouveaux développements des formes d’agriculture durable
- 7. Diffusion des formes d’agriculture durable et politiques agricoles
- 8. Bibliographie
- 9. Sites internet
AGRICULTURE DURABLE
Formes d’agriculture durable privilégiant les composantes agronomiques
L’agriculture raisonnée
Dans le cas de l’agriculture raisonnée, l’accent est mis sur la réduction de l’emploi des intrants d’origine industrielle et sur leur stricte adaptation aux besoins constatés des cultures, mais sans qu’une interdiction quasi totale soit requise comme dans le cas de l’agriculture biologique. Une expression équivalente – tirée de l’anglais integratedfarming – est celle d’agriculture intégrée (sous-entendu « intégrée à l’environnement »). L’approche retenue ne se limite toutefois pas à maintenir les niveaux de production tout en réduisant l’emploi d’intrants d’origine industrielle : elle repose également sur une conception globale de l’exploitation agricole replacée à la fois dans son contexte économique et dans son environnement naturel, qu’il s’agisse des sols, de l’eau ou de la biodiversité. Elle pousse au développement d’assolements plus diversifiés (comportant un plus grand nombre de cultures différentes) et donc répartis sur de plus longues durées (au moins quatre ou cinq années). Ainsi, en introduisant dans une rotation culturale maïs-blé, qui s’étale sur deux ans, la culture d’autres plantes, dont des plantes légumineuses, on peut passer à des rotations sur quatre ou cinq ans. L’agriculture raisonnée intègre aussi l’utilisation d’engrais verts dans ses assolements, privilégie les variétés qui résistent le mieux aux maladies, prend en compte le bien-être animal et les risques sanitaires. Elle gère également l’irrigation de façon beaucoup plus fine, se préoccupe de la traçabilité des pratiques culturales, de l’entretien des paysages, de la préservation de la biodiversité…
On retrouve dans ce type d’approche les principaux points du système de référence élaboré en France par l’association F.A.R.R.E. (Forum de l’agriculture raisonnée respectueuse de l’environnement) et au niveau européen par l’Eisa (European Initiative for Sustainabledevelopment in Agriculture), dont le F.A.R.R.E. est membre. En France, l’agriculture raisonnée bénéficie d’une reconnaissance officielle par les pouvoirs publics sous la forme d’une certification dans un cadre réglementaire qui lui est propre.
L’agriculture à haute valeur environnementale
Mise en place en 2011, à la suite du Grenelle de l’environnement (2007), l’agriculture à haute valeur environnementale (H.V.E.) présente une orientation comparable à celle de l’agriculture raisonnée. Comme cette dernière, elle bénéficie d’une certification environnementale officielle pour laquelle sont prévus trois niveaux, établis principalement en fonction des taux de recours aux intrants d’origine industrielle.
L’agriculture écologiquement intensive
Théorisée par l’agronome français Michel Griffon, l’agriculture écologiquement intensive se rapproche également de l’agriculture raisonnée. Selon son promoteur, il s’agit d’utiliser de façon plus intensive les mécanismes ou fonctionnalités écologiques dans la production agricole et de limiter le plus possible, mais sans l’interdire totalement, le recours aux intrants d’origine industrielle. Soutenue par l’A.E.I. (Association pour l’agriculture écologique intensive), cette agriculture se situe dans une position intermédiaire entre agriculture raisonnée et agriculture de conservation.
L’agriculture de conservation
L’ agriculture de conservation met plus particulièrement l’accent sur la gestion optimisée du capital que constituent les sols et leur teneur en matière organique (donc en carbone). Elle s’appuie sur des techniques de travail minimal du sol, telles que le no till (semis direct sur les résidus de la récolte précédente) ou le strip till (le travail du sol se faisant uniquement sur les lignes de semis). Elle repose également, comme l’agriculture raisonnée, sur[...]
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Écrit par
- Jean-Paul CHARVET : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France
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