Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

AGRICULTURE DURABLE

Formes d’agriculture durable privilégiant les composantes économiques et sociales

L’agriculture paysanne

Agriculture durable : circuits courts de distribution - crédits : A. Metais

Agriculture durable : circuits courts de distribution

L’ agriculture paysanne insiste sur les dimensions sociales de la durabilité en agriculture. En France, elle est représentée par la Fédération des associations pour le développement de l’emploi agricole et rural (F.A.D.E.A.R.) et soutenue par la Confédération paysanne, un syndicat agricole qui remet en cause l’agriculture productiviste. En Europe, elle est défendue par la Coordination rurale européenne et, dans le monde, par le mouvement Via Campesina dont José Bové demeure un des animateurs les plus médiatiques. La charte de l’agriculture paysanne se trouve également portée en France par le réseau des associations pour le maintien de l’agriculture paysanne (A.M.A.P.).

L’objectif de l’agriculture paysanne est de permettre le maintien de campagnes vivantes dans lesquelles fonctionnent à la fois et en synergie des activités de productions agricoles diversifiées et des activités rurales variées. Le maintien de l’emploi rural est au cœur de ses préoccupations. La diversification des activités à l’intérieur des exploitations agricoles peut passer par l’association, à l’intérieur des systèmes de production agricole, de cultures et d’activités d’élevage ou/et, dans le cadre d’une multifonctionnalité rurale, par le développement d’activités d’accueil à la ferme. À l’extérieur des exploitations agricoles elles-mêmes, elle peut reposer sur une pluriactivité au niveau individuel (addition d’une activité agricole et d’une activité non agricole ; on parle alors de doubles actifs) ou au niveau familial (un des deux membres du couple seulement est agriculteur).

Afin d’assurer le maintien du plus grand nombre possible d’exploitations agricoles dans les campagnes, les défenseurs de l’agriculture paysanne s’opposent à tout ce qui pourrait remettre en cause les petites et moyennes exploitations paysannes. Ils sont ainsi tout à fait hostiles, entre autres, aux plantes génétiquement modifiées (P.G.M.), pour des raisons éthiques et parce que leur culture nécessite moins de main-d’œuvre, ainsi qu’au développement du landgrabbing, c’est-à-dire de l’accaparement de terres agricoles par de grandes entreprises agricoles étrangères au détriment des paysanneries locales, phénomène qu’on constate plus particulièrement en Afrique.

L’agriculture de qualité

L’ agriculture de qualité représente une autre forme d’agriculture durable. Lorsqu’elle est convenablement organisée et gérée, elle procure aux agriculteurs des revenus à la fois sensiblement plus élevés et moins irréguliers d’une année sur l’autre. Elle se caractérise également par des niveaux d’emploi plus élevés par hectare. Ses formes juridiques peuvent être très diverses. Dans l’Union européenne, existent désormais depuis 1992 des A.O.P. (appellations d’origine protégée), construites sur le modèle des A.O.C. (appellations d’origine contrôlée) françaises, des I.G.P. (indications géographiques protégées) ainsi que des productions de plus en plus nombreuses réalisées sous label. Près du quart des exploitations agricoles françaises sont aujourd’hui engagées, pour partie ou en totalité, dans des productions de qualité, répondant à un cahier des charges bien précis. Les A.O.P. – qui doivent correspondre à un produit à dénomination traditionnelle, fabriqué dans une aire géographique définie, avec des ingrédients locaux et précis et des procédés de culture et de fabrication locaux et constants –, concernent deux productions principales : les vins et les fromages.

Toutefois, ces agricultures de qualité ne s’interdisent pas a priori, à l’exception de celles qui ont opté pour un mode de production « agriculture biologique », de faire appel, lorsque cela devient nécessaire, à des intrants d’origine industrielle,[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France

Classification

Médias

Enjeux en agriculture durable - crédits : Encyclopædia Universalis France

Enjeux en agriculture durable

Pratiques privilégiées en agriculture durable - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pratiques privilégiées en agriculture durable

Agriculture de conservation : semis direct - crédits : D. Ferguson/ Agstockusa/ Age Fotostock

Agriculture de conservation : semis direct

Autres références

  • AGRICULTURE - Histoire des agricultures depuis le XXe siècle

    • Écrit par et
    • 9 998 mots
    • 2 médias
    ...croissantes de matériaux pour produire des textiles, des bois d'ameublement et de construction, de la pâte à papier, et peut-être aussi des agrocarburants. Pour relever tous ces défis, il n'est pas d'autre voie que de mettre en place des politiques de développement agricole durable, qui permettent aux centaines...
  • AGRICULTURE - Agriculture et industrialisation

    • Écrit par
    • 7 421 mots
    • 3 médias
    Leterme agriculture raisonnée est employé pour qualifier un mode de production dans lequel l'agriculteur modifie ses interventions en fonction de diagnostics fréquents, réalisés en cours de conduite des cultures ou des troupeaux, en recherchant, à la fois, la sécurisation de la production, l'optimisation...
  • AGRICULTURE BIOLOGIQUE

    • Écrit par , et
    • 7 882 mots
    • 6 médias
    ...(cette notion appelle à un nouveau mode de vie en relation avec le territoire, sur le long terme, qui assure la pérennité du système écologique par un développement durable, en veillant à préserver les besoins de la population en matière de nourriture, d'eau, d'énergie, d'habitat et de culture) et l’importance...
  • COMMUNS

    • Écrit par
    • 3 992 mots
    • 4 médias
    ...aboutissent à un phénomène de surpâturage rendant la terre inutilisable. Hardin en conclut que l’usage commun d’une terre n’est pas compatible avec une gestion durable de la ressource. Pour résoudre ce dilemme, il propose deux options : la première consiste à privatiser la ressource en confiant à un propriétaire...