- 1. Principales composantes de l’agriculture durable
- 2. Agriculture conventionnelle et formes d’agriculture durable
- 3. Formes d’agriculture durable privilégiant les composantes agronomiques
- 4. Formes d’agriculture durable privilégiant les composantes économiques et sociales
- 5. Archétypes de l’agriculture durable
- 6. Problématiques et nouveaux développements des formes d’agriculture durable
- 7. Diffusion des formes d’agriculture durable et politiques agricoles
- 8. Bibliographie
- 9. Sites internet
AGRICULTURE DURABLE
Formes d’agriculture durable privilégiant les composantes économiques et sociales
L’agriculture paysanne
L’ agriculture paysanne insiste sur les dimensions sociales de la durabilité en agriculture. En France, elle est représentée par la Fédération des associations pour le développement de l’emploi agricole et rural (F.A.D.E.A.R.) et soutenue par la Confédération paysanne, un syndicat agricole qui remet en cause l’agriculture productiviste. En Europe, elle est défendue par la Coordination rurale européenne et, dans le monde, par le mouvement Via Campesina dont José Bové demeure un des animateurs les plus médiatiques. La charte de l’agriculture paysanne se trouve également portée en France par le réseau des associations pour le maintien de l’agriculture paysanne (A.M.A.P.).
L’objectif de l’agriculture paysanne est de permettre le maintien de campagnes vivantes dans lesquelles fonctionnent à la fois et en synergie des activités de productions agricoles diversifiées et des activités rurales variées. Le maintien de l’emploi rural est au cœur de ses préoccupations. La diversification des activités à l’intérieur des exploitations agricoles peut passer par l’association, à l’intérieur des systèmes de production agricole, de cultures et d’activités d’élevage ou/et, dans le cadre d’une multifonctionnalité rurale, par le développement d’activités d’accueil à la ferme. À l’extérieur des exploitations agricoles elles-mêmes, elle peut reposer sur une pluriactivité au niveau individuel (addition d’une activité agricole et d’une activité non agricole ; on parle alors de doubles actifs) ou au niveau familial (un des deux membres du couple seulement est agriculteur).
Afin d’assurer le maintien du plus grand nombre possible d’exploitations agricoles dans les campagnes, les défenseurs de l’agriculture paysanne s’opposent à tout ce qui pourrait remettre en cause les petites et moyennes exploitations paysannes. Ils sont ainsi tout à fait hostiles, entre autres, aux plantes génétiquement modifiées (P.G.M.), pour des raisons éthiques et parce que leur culture nécessite moins de main-d’œuvre, ainsi qu’au développement du landgrabbing, c’est-à-dire de l’accaparement de terres agricoles par de grandes entreprises agricoles étrangères au détriment des paysanneries locales, phénomène qu’on constate plus particulièrement en Afrique.
L’agriculture de qualité
L’ agriculture de qualité représente une autre forme d’agriculture durable. Lorsqu’elle est convenablement organisée et gérée, elle procure aux agriculteurs des revenus à la fois sensiblement plus élevés et moins irréguliers d’une année sur l’autre. Elle se caractérise également par des niveaux d’emploi plus élevés par hectare. Ses formes juridiques peuvent être très diverses. Dans l’Union européenne, existent désormais depuis 1992 des A.O.P. (appellations d’origine protégée), construites sur le modèle des A.O.C. (appellations d’origine contrôlée) françaises, des I.G.P. (indications géographiques protégées) ainsi que des productions de plus en plus nombreuses réalisées sous label. Près du quart des exploitations agricoles françaises sont aujourd’hui engagées, pour partie ou en totalité, dans des productions de qualité, répondant à un cahier des charges bien précis. Les A.O.P. – qui doivent correspondre à un produit à dénomination traditionnelle, fabriqué dans une aire géographique définie, avec des ingrédients locaux et précis et des procédés de culture et de fabrication locaux et constants –, concernent deux productions principales : les vins et les fromages.
Toutefois, ces agricultures de qualité ne s’interdisent pas a priori, à l’exception de celles qui ont opté pour un mode de production « agriculture biologique », de faire appel, lorsque cela devient nécessaire, à des intrants d’origine industrielle,[...]
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Écrit par
- Jean-Paul CHARVET : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France
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