- 1. Les moteurs du retour des agricultures urbaines
- 2. Émergence de nouvelles formes d’agricultures urbaines
- 3. Principaux fondements de la diversité des agricultures urbaines
- 4. Les agricultures urbaines et l’autonomie alimentaire de la ville
- 5. Les défis des agricultures urbaines
- 6. Exemples de reconnexions de métropoles à leurs campagnes proches
- 7. Quel avenir pour les agricultures urbaines ?
- 8. Bibliographie
AGRICULTURE URBAINE
Les agricultures urbaines et l’autonomie alimentaire de la ville
Les agricultures urbaines sont appelées à être intégrées, dans leurs composantes qualitatives comme quantitatives, à la gouvernance alimentaire des villes. Dans ce contexte et sur le plan quantitatif, elles ont pour vocation de contribuer le plus possible à l’autonomie alimentaire de l’organisme urbain dans lequel elles se trouvent. Mais, leur participation intervient dans un éventail qui s’étend des agricultures vivrières ou de loisirs aux exploitations professionnelles et commerciales, voire aux « usines végétales ».
Les agricultures urbaines à objectif non commercial
Un certain nombre de productions agricoles non commerciales sont réalisées par les citadins dans des bacs sur leur balcon ou encore au sein de jardins collectifs au pied des immeubles d’habitation. D’autres productions relèvent de l’économie sociale et solidaire. Enfin, des agricultures vivrières, marginales dans les pays riches, peuvent jouer un rôle important dans les villes des pays pauvres, en particulier sur le continent africain. Les techniques mises en œuvre sont majoritairement traditionnelles, relevant du domaine low-tech.Notons toutefois que ces agricultures vivrières peuvent évoluer, comme en Côte d’Ivoire par exemple, vers du « vivrier marchand », et donc vers certaines formes d’agricultures commerciales.
Les agricultures urbaines commerciales
Dans la plupart des villes et sur tous les continents, des agricultures commerciales participent à la mise en place, au maintien ou à l’accroissement d’une relative autonomie alimentaire à l’échelle d’une agglomération urbaine ou d’une métropole. Il s’agit d’exploitations professionnelles, entrepreneuriales, de dimensions variables, connectées aux marchés urbains par différents types de circuits courts. Les méthodes de production peuvent être « bio », « raisonnées » ou plus conventionnelles. Elles mettent en œuvre diverses technologies (low-tech ouhigh-tech)et font plus ou moins de place à la multifonctionnalité en combinant plusieurs types d’activités de production et de services sur une même exploitation. Les productions végétales sont en général favorisées, l’élevage se heurtant souvent à des difficultés diverses en milieu urbain – difficultés relevant d’aspects réglementaires, de risques sanitaires, de nuisances pour les habitants, de problèmes pour l’alimentation du bétail…
Les « usines végétales », à la pointe de l’innovation, ne peuvent participer dans l’immédiat que de façon tout à fait marginale à l’alimentation des populations urbaines. Installées sur des toits ou terrasses, à l’intérieur d’immeubles (fermes dites verticales) et même en sous-sol, elles se sont plus particulièrement développées dans les grandes métropoles de la façade pacifique de l’Asie où les espaces agricoles sont très limités. Les techniques mobilisées, très sophistiquées, relèvent du high-tech, qu’il s’agisse d’hydroponie, d’aquaponie, d’aéroponie ou même d’« ultraponie » – technique dérivée de l’aéroponie et fondée sur l’utilisation des ultrasons pour transformer en fin brouillard les solutions nutritives servant à alimenter les plantes. Les livraisons se font par camions électriques – par exemple vers des restaurants étoilés –, parachevant ainsi l’image novatrice de ces activités sur fond de transition énergétique. Mais le modèle économique de ces usines végétales est loin d’être bien établi malgré l’intérêt de ces expérimentations.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Paul CHARVET : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France
- Xavier LAUREAU : membre de l'Académie d'agriculture de France
Classification
Médias
Autres références
-
ESPACE RURAL
- Écrit par Jean-Paul CHARVET
- 7 337 mots
- 8 médias
...bien qu’on a longtemps pu assimiler espace rural et espace agricole. Malgré la renaissance, dès les années 1990 et surtout depuis les années 2000, d’agricultures « urbaines » dans les pays riches et l’existence de productions alimentaires relativement importantes dans bien des villes de pays en développement,... -
PÉRIURBANISATION
- Écrit par Estelle DUCOM
- 4 460 mots
- 2 médias
...France, la moitié environ des terres périurbaines sont consacrées à l'agriculture et à la forêt. Le rôle de l'agriculture périurbaine a, de longue date, consisté à satisfaire les besoins alimentaires de la ville voisine. Or l'évolution socio-économique récente a profondément transformé ces rapports traditionnels....