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AGROMÉTÉOROLOGIE

Applications de l'agrométéorologie

Utilisations de la prévision météorologique

Les agriculteurs sont très friands de prévisions météorologiques à courte (de 24 à 48 heures) et moyenne (de 3 à 7 jours) échéances pour la réalisation de leurs travaux agricoles (labour, semis, fauche, apports d'engrais ou applications de pesticides, récolte, etc.). À certaines époques de l'année, et plus particulièrement au printemps, les conditions atmosphériques peuvent, en effet, représenter une contrainte pour le fonctionnement de l'exploitation agricole. La connaissance des calendriers de travaux culturaux pour les principales cultures du département permet d'affiner la prévision, en mettant l'accent sur telle ou telle variable météorologique pouvant constituer un facteur limitant (pluies, température, etc.). Pour chaque département français, un bulletin de prévision météorologique générale, allant jusqu'à sept jours d'échéance, est consultable sur répondeur automatique (dont parfois une option agrométéo, avec fourniture de l'E.T.P. journalière prévue).

De plus, des prévisions météorologiques spécialisées sont mises en place à certaines époques de l'année : prévision du risque de gel des bourgeons au printemps dans les zones de vignoble (par exemple, en avril et mai en Champagne), prévision des risques phytosanitaires (par exemple, l'avertissement « feu bactérien » dans certains départements de l'ouest de la France, en Maine-et-Loire, en Dordogne et dans le sud des Landes). De telles prévisions météorologiques spécialisées, réalisées par la recherche de seuils d'action ou la mise au point d'un modèle de simulation des processus mis en jeu, ne peuvent l'être qu'à l'issue d'une étude agrométéorologique rétrospective, permettant d'identifier quantitativement les effets de telle ou telle variable climatique pertinente.

Le suivi des conditions hydriques

Champ de maïs - crédits : Michael Busselle/ The Image Bank/ Getty Images

Champ de maïs

L' eau peut constituer un facteur limitant de la production agricole, par excès ou par défaut. Les excès d'eau au printemps peuvent retarder, voire compromettre, la préparation du sol et la bonne mise en place (semis et levée) d'une culture de printemps-été telle que le maïs.

À l'inverse, une sécheresse précoce de printemps, en avril, dans les couches superficielles du sol, par absence de pluie, peut interdire la levée des mêmes cultures.

La sécheresse en été aura toujours des conséquences, à la baisse, sur la production en culture non irriguée, car des plantes telles que le maïs ou la betterave sont, à cette époque-là, particulièrement sensibles à un déficit en eau.

C'est pourquoi un suivi de l'état hydrique des sols, à l'échelle régionale, est effectué en permanence par Météo-France, par pas de dix jours. La méthode employée est celle du calcul du bilan hydrique du sol pour une végétation au « stade vert » (prairie), c'est-à-dire en phase de croissance. Cela permet de réaliser un signalement précoce de tout déficit en eau dans le sol, par rapport à l'état hydrique normal à cette époque de l'année. Cette signalisation permet d'avertir les pouvoirs publics (ministère de l'Agriculture et ministère de l'Environnement essentiellement) et la profession agricole, de manière à pouvoir éventuellement prendre, à temps, des mesures destinées à préserver les ressources en eau existantes, en incitant les utilisateurs à l'économie, ou à atténuer, si possible, les conséquences immédiates de la sécheresse sur la gestion des ressources en eau au niveau régional et départemental.

Analyse de la variabilité des productions agricoles

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Écrit par

  • : ingénieur diplômé de l'École polytechnique, ingénieur civil de la météorologie, responsable du département coordination régionale à Météo France
  • : ingénieur des Ponts et Chaussées, responsable de la division d'agro-météorologie, Météo France

Classification

Médias

Végétaux : température sur le développement - crédits : Encyclopædia Universalis France

Végétaux : température sur le développement

Céréales : besoins thermiques des maïs - crédits : Encyclopædia Universalis France

Céréales : besoins thermiques des maïs

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