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JACQUET AIMÉ (1941- )

Footballeur de bon niveau, Aimé Jacquet, né le 21 novembre 1941, est quatre fois champion de France, de 1967 à 1970, et remporte la Coupe de France en 1968 et 1970 avec l'A.S. Saint-Étienne. Il compte deux sélections internationales en tant que demi défensif. En 1976, il embrasse la carrière d'entraîneur, à Lyon. En 1980, il signe pour les Girondins de Bordeaux, qu'il conduit au titre de champion de France en 1984, 1985 et 1987. Démis de ses fonctions par Claude Bez, il poursuit son travail d'entraîneur à Montpellier (1990) puis à Nancy (1991). En 1992, Aimé Jacquet rejoint la direction technique nationale, comme adjoint de Gérard Houllier, le sélectionneur. Après la défaite de l'équipe de France face à la Bulgarie, le 13 novembre 1993, qui prive les Tricolores de la participation à la Coupe du monde 1994, il prend la succession de Gérard Houllier à la tête de l'équipe nationale. Dès lors, il s'assigne un unique objectif : conduire l'équipe de France à la victoire lors de la Coupe du monde 1998. Mais, entre-temps, il lui faut qualifier le onze tricolore pour le Championnat d'Europe des nations 1996. Il s'appuie sur un nouveau capitaine, Éric Cantona, avec qui les relations vont se dégrader. L'équipe de France ne se qualifie que de justesse pour cette compétition. Malgré une place de demi-finaliste, la sélection, dont le jeu manque de panache, déçoit ses supporters. Mais Aimé Jacquet a imposé sa méthode, fondée sur la solidarité du groupe : priorité est donnée à la rigueur défensive, quitte à sacrifier le spectacle. La préparation à la Coupe du monde 1998 va s'avérer difficile en raison d'une série de matchs sans enjeu au cours desquels le onze tricolore semble montrer ses limites et, surtout, de la difficulté du sélectionneur à faire passer son message vis-à-vis des médias. Ainsi, au moment d'annoncer la liste des vingt-deux joueurs retenus pour disputer le Mondial, Aimé Jacquet donne vingt-huit noms ! Pour beaucoup de journalistes spécialisés, la « méthode Jacquet » semble conduire à l'échec.

Zinédine Zidane et les Bleus champions du monde - crédits : Thierry Orban/ Sygma/ Getty Images

Zinédine Zidane et les Bleus champions du monde

Lors du premier match de la Coupe du monde, face à l'Afrique du Sud, le sélectionneur cause la surprise en alignant une formation offensive, donnant notamment sa chance à Thierry Henry, puis en relançant Christophe Dugarry. Après trois victoires lors du premier tour, puis un succès difficile en huitièmes de finale face au Paraguay (1-0), Jacquet, à l'écoute des leaders tricolores (Didier Deschamps, Laurent Blanc...) revient à ses schémas traditionnels, musclant le milieu de terrain avec le retour de Christian Karembeu aux côtés d'Emmanuel Petit et Didier Deschamps. La suite sera limpide : Lilian Thuram se transcende en demi-finale face à la Croatie (2-1), Zinédine Zidane offre la Coupe du monde à la France en finale (3-0). Comme il l'avait déclaré de longue date, Aimé Jacquet abandonne sa fonction dès le 13 juillet 1998. Son adjoint, Roger Lemerre, lui succède. Sail-sous-Couzan (Loire), village natal d'Aimé Jacquet, connaît la renommée. Aimé Jacquet s'efface, avec le sentiment – justifié – du devoir accompli. Devenu directeur technique national, homme de l'ombre porté au firmament, il s'attelle à une nouvelle tâche : poursuivre le travail de formation des jeunes, au sein d'une structure enviée par l'Europe entière.

En 2004, Aimé Jacquet sort de sa réserve en deux occasions. Tout d'abord, quand il s'agit de désigner un successeur à Jacques Santini à la tête de l'équipe de France, il soutient la candidature de Raymond Domenech. Ce dernier sera finalement retenu. Ensuite, lorsque Zinédine Zidane annonce sa retraite internationale, il est l'un des seuls à ne pas approuver cette décision.

Le 31 décembre 2006, Aimé Jacquet abandonne sa fonction de directeur technique national, pour goûter[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

Classification

Média

Zinédine Zidane et les Bleus champions du monde - crédits : Thierry Orban/ Sygma/ Getty Images

Zinédine Zidane et les Bleus champions du monde