AIX-LA-CHAPELLE
Chef-lieu de district dans le Land de Rhénanie-du-Nord - Westphalie, Aix-la-Chapelle (en allemand, Aachen), dont la population était de 243 330 habitants en 2014, est une ville thermale et un centre culturel au riche passé.
Le nom d'Aix-la-Chapelle (en latin Aquae Grani, ou Aquisgranum) est indissolublement lié à celui de Charlemagne qui en fit sa résidence préférée. Il y fit construire un palais vers 769 avec une chapelle octogonale (vers 800), qui est à l'origine de la cathédrale actuelle. En choisissant cette ville pour capitale de son Empire, il en avait fixé la destinée : jusqu'au xvie siècle, les souverains allemands allaient s'y faire couronner.
Les empereurs germaniques, notamment Frédéric Ier, dotèrent la ville de nombreux privilèges ; elle devient ville libre impériale au cours du xiiie siècle. À partir de 1250, il est fait mention d'un Conseil. À l'instar d'autres villes allemandes, Aix-la-Chapelle n'échappe pas aux troubles sociaux du xive siècle et du début du xve siècle. La signature du Gaffelbrief (statut des corporations) en 1450 met fin aux dissensions entre le Conseil et les artisans. La ville doit une partie de sa célébrité à ses sources thermales — les plus chaudes de l'Europe centrale, déjà connues des Romains —, aux pèlerinages organisés tous les sept ans à partir de 1349 (reliques : tunique de la Vierge, langes de l'Enfant Jésus, linge de la décollation de saint Jean-Baptiste, etc.), à une foire annuelle qui attire à partir de 1359 une foule de marchands, enfin à la fabrication de draps et d'aiguilles depuis le xvie siècle. La ville souffrit des guerres de religion. Après un succès éphémère de la Réforme (1581), le catholicisme y est de nouveau rétabli au début du xviie siècle grâce à l'intervention de l'empereur Rodolphe II.
En 1656 un incendie ravage le centre de la cité. Pendant les guerres de la Révolution, les Français s'emparent de la ville. Elle devient le chef-lieu du département de la Roer de 1798 à 1814. En 1815, elle est rattachée à la Prusse.
Deux importants traités de paix ont été signés à Aix-la-Chapelle : celui de 1668 met fin à la guerre de Dévolution ; celui de 1748 termine la guerre de la Succession d'Autriche. En 1818 s'y réunit le premier congrès de la Sainte-Alliance : la France y obtient le départ des troupes d'occupation et une diminution des indemnités de guerre.
La ville subit d'importants dégâts (65 p. 100) pendant la Seconde Guerre mondiale. La reconstruction est maintenant achevée.
Grâce à Alcuin (735 env.-804) et au chroniqueur Éginhard (770-840), la résidence carolingienne est devenue un centre des sciences, des arts et de la musique. L'orfèvrerie atteint un haut degré de perfection. En 1601, les Jésuites créent un gymnase avec un cours de philosophie (1686) et une faculté de théologie (1715). En 1870 est fondée une école polytechnique transformée en école technique supérieure en 1945. Aix-la-Chapelle possède aussi une école d'ingénieurs du textile (1883), une école d'architecture (1900), une école des mines (1904), une école de journalisme (1945) et une académie pédagogique (1946). Son théâtre, grâce aux représentations françaises, a connu des périodes de célébrité au xviiie et au xixe siècle. Dans le domaine de l'architecture et des arts décoratifs, le baroque rhénan de Johann Josef Couven (1701-1763) donne à la ville son image caractéristique.
L'union sans cesse renouvelée d'un passé célèbre, marqué par les vicissitudes de l'histoire, avec un présent vivant et dynamique, donne à la ville une physionomie particulière qui fait son charme. Des efforts sont faits pour que la ville devienne un pont entre les nations (prix international Charlemagne décerné chaque année à des personnalités en récompense des services rendus à la cause de l'unité[...]
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Écrit par
- Francis RAPP : maître de conférences à l'université de Strasbourg
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