AIZOACÉES
Famille des Aizoacées
Caractères botaniques
Les Aizoacées groupent deux types de plantes assez dissemblables par leur port et leurs fleurs.
Les unes (Mollugo) ont des tiges herbacées, grêles, des fleurs petites, dépourvues de corolle, construites sur le type 5, mais souvent réduites (5S + 3E + 3C chez M. verticillata). Au contraire, les autres sont des plantes succulentes, à feuilles charnues, souvent soudées, aplaties (Tetragonia, Apatesia, Skiatophyllum) ou, au contraire, étroites, coniques, cylindriques ou ovoïdes (Lithops), recouvertes d'un épiderme vésiculeux (Mesembryanthemum cristallinum) ou cireux (Pleiospilos). Les fleurs possèdent de nombreuses étamines (Tetragonia, Aizoon) dont les plus externes, stériles, correspondent aux nombreux « pétales » ligulés de couleurs très vives des Mésembryanthèmes.
Dans ces deux groupes, on retrouve les feuilles opposées, rarement pétiolées, les fleurs de type 5 ou 4, souvent groupées en cymes ; l'ovaire est supère (Mollugo, Sesuvium, Aizoon), semi-infère (Tetragonia, ou infère (Mésembryanthèmes), parfois précédé de nectaires. Les carpelles (cinq à n) à placentation axile (Mollugo, Mesembryanthemum cordifolium) ou pariétale (Mesembryanthemum hispidum, M. violaceum) contiennent de nombreux ovules anatropes ou campylotropes (un seul chez Tetragonia).
Les fruits, rarement charnus, sont des capsules entourées du périanthe persistant. Elles s'ouvrent par des couvercles (pyxides des Sesuvium) ou par des fentes. Celles-ci séparent des lobes très ornementés qui s'épanouissent à l'horizontale, simulant une fleur (Mésembryanthèmes).
Particularités écologiques
Les Aizoacées sont des plantes vivaces, rarement annuelles, des régions chaudes, excepté quelques genres cosmopolites (Sesuvium des bords de mer, Tetragonia, Mollugo). Les Mésembryanthèmes forment, à elles seules, un immense groupe (122 genres et environ 2 500 espèces), dont certaines halophiles (M. cristallinum, M. nodiflorum) abondent sur les côtes ; mais la plupart sont cantonnées dans les régions sèches de l'Afrique du Sud, dans les Karoos ou dans les régions semi-désertiques du Kalahari, où elles forment avec l'Acacia horrida la presque totalité de la végétation. Dans la province du Cap (bassin du Doring), elles constituent (M. fimbriatum, M. opticum) une steppe à succulentes, en association avec d'autres plantes charnues : Crassulacées, Liliacées (Aloe dichotoma), Euphorbiacées (E. brachiata, E. gummifera). Ce sont des formes buissonnantes (Lampranthus, Drosanthemum) en rosettes (Faucaria) ou réduites à deux grosses feuilles opposées (Pleiospilos) ; les Lithops, encore plus contractés, ont l'aspect et la couleur des pierrailles où ils vivent, d'où leur nom de « cailloux à fleurs ».
Chez ces plantes très adaptées à la vie xérophytique (succulence des feuilles, sève mucilagineuse,racines profondes, tubéreuses chez Delosperma, ou paradoxalement grêles, éphémères, se desséchant avec le sol chez les Lithops), la vie active est liée étroitement aux pluies (floraison, ouverture des capsules, dispersion et germination des graines).
Sauf la tétragone dont on consomme les feuilles en guise d'épinards, les Aizoacées ne présentent qu'un intérêt ornemental (Lithops, Conophytum, Pleiospilos, nombreux Mésembryanthèmes).
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Écrit par
- Chantal BERNARD-NENAULT : docteur en biologie végétale
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CENTROSPERMALES
- Écrit par Chantal BERNARD-NENAULT
- 2 130 mots
- 7 médias
...charnues. La succulence, qui est légère chez les Chénopodiacées, est très marquée chez les Portulacacées et les Basellacées (présence de tissus aquifères). Les feuilles sont alors charnues (Portulacacées,Aizoacées) ou, au contraire, réduites à des écailles (salicornes) ou à des épines (Haloxylon).