AKHENATON ou AMÉNOPHIS IV (XIVe s. av. J.-C.)
Lorsque le fils d'Aménophis III monta sur le trône d' Égypte à la fin du premier tiers du xive siècle avant notre ère, il portait encore son nom de naissance, Aménophis, le quatrième de la XVIIIe dynastie. Le jour de son sacre, il reçut son prénom de couronnement, Néferkhéperourê, qu'il aurait dû porter désormais. Mais quelques années après – quatre au minimum, six au maximum –, le jeune roi choisit de faire figurer dans son protocole le vocable d'Akhenaton sous lequel on le désignera jusqu'à sa mort.
Problèmes chronologiques du règne d'Akhenaton
Les dates qui concernent la fin de la XVIIIe dynastie ne sont pas établies avec certitude, et de nombreuses discussions opposent encore les égyptologues à propos de toute la période dite amarnienne. Les uns situent la naissance d'Akhenaton en 1372 avant J.-C. D'autres – mais ce ne sont pas les seules écoles – la placent vers 1379. Quant à la durée du règne du roi, elle ne semble pas avoir dépassé dix-huit ou dix-neuf ans. Un autre problème se présente à propos d'Aménophis IV-Akhenaton : a-t-il été, comme certains monuments permettraient de le déceler, corégent avec son père pendant plusieurs années, ou, au contraire, pendant deux ou trois ans au plus ? Dans l'état actuel des connaissances égyptologiques, il est bien difficile de prendre position exactement, car aucun document ne nous indique clairement que telle année du gouvernement du père correspond à telle année de celui du fils. Néanmoins, beaucoup d'éléments incitent à penser que les premières années du règne du fils ont été contemporaines des dernières années d'Aménophis III. Au reste, la dynastie a livré plusieurs exemples de corégence entre un souverain et son successeur, et le fait ne serait aucunement nouveau. Tant que la question de la corégence entre Aménophis III et son fils Akhenaton ne sera pas élucidée, il sera, en conséquence, malaisé de placer exactement Toutankhamon dans l'histoire. Si, pour une période, deux souverains règnent conjointement, leurs successeurs immédiats occupent, dans l'histoire, une place plus haute que celle où l'on devra les faire figurer si les règnes précédents sont mis bout à bout au lieu de se chevaucher. Ceux qui refusent de considérer une corégence Aménophis III-Akhenaton, qui aurait duré plus de deux ou trois ans, sont donc obligés d'abaisser le début de la XIXe dynastie d'une douzaine d'années.
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Écrit par
- Christiane DESROCHES-NOBLECOURT : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
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Médias
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