AKIMEL O'ODHAM ou PIMA
Par opposition aux Tohono O'Odham (Papago) qui s'appelaient « Gens du désert », les Akimel O'Odham ou Pima se donnaient le nom de « Gens de la rivière ». Les conquistadors leur ont donné le nom de Pima, qui signifie dans leur langue « je ne comprends pas », ou « je ne sais pas ».Ils vivaient traditionnellement le long des rivières Gila et Salt en Arizona, dans la région qui fut le noyau de la culture hohokam à l'époque préhistorique. Les Pima parlent une langue uto-aztèque ; en général, on pense qu'ils sont les descendants des Hohokam, mais cela n'a pas encore été prouvé. Tout comme leurs ancêtres présumés, les Pima étaient des agriculteurs sédentaires qui vivaient dans des maisons comportant une pièce unique. Ils se servaient des rivières pour irriguer leurs champs. Afin d'améliorer leur régime alimentaire, ils pratiquaient aussi un peu la chasse et la collecte. Mais, pendant les années de sécheresse, c'est-à-dire environ tous les cinq ans, le maïs et les autres légumes venaient à manquer ; la chasse et la collecte devenaient alors le seul moyen de subsistance. Pendant ces années sèches, les lapins et les graines de prosopis formaient leur nourriture habituelle.
Grâce à leur agriculture intensive, les Pima pouvaient se permettre d'avoir de plus grands villages que leurs voisins et parents les Papago ; l'importance numérique de ces communautés entraîna la création d'un système politique plus fort et plus complexe. Au début de la colonisation espagnole, les Pima possédaient une forte organisation tribale avec un chef de tribu élu par les chefs des différents villages. Cet homme acquérait son statut de chef grâce à ses qualités personnelles et non pas grâce à sa naissance. Il en allait de même pour les chefs locaux. Le chef d'un village était aidé par un conseil formé de tous les hommes adultes. Il devait diriger les projets d'irrigation communale et organiser la protection des villages contre les tribus étrangères et surtout contre les Apaches. Les semailles et les récoltes faisaient l'objet d'une coopération de tout le groupe.
Dès le début de leurs contacts avec les Blancs, les Pima ont été considérés comme des Indiens pacifiques. À l'époque de la ruée vers l'or en Californie (1849-1850), les Pima vendaient souvent de la nourriture aux chercheurs d'or blancs et leur fournissaient une escorte pour traverser le territoire apache. Lors des campagnes menées par les forces américaines contre les Apaches (1861-1886), de nombreux Pima servirent comme éclaireurs dans l'armée américaine. Le résultat de ces contacts étroits avec la culture européenne fut une désintégration de la culture primitive des Pima.
Dans les années 2000, les Pima sont environ 43 000 personnes au total. Aux États-Unis, ils sont 11 500 et vivent dans les réserves de la rivière Gila et de la rivière Salt (Arizona). Au Mexique, on en distingue trois groupes : les Pima Bajo (1 000 environ), établis en bordure de la sierra Madre occidentale, qui vivent dans les États de Sonora et de Chihuahua ; un petit groupe (150 personnes) de Papago, que l'on assimile aux Pima et qui vit également disséminé dans l'État de Sonora ; enfin, un important groupe (30 300), celui des Tepehuan, dont une partie vit au sud-ouest de l'État de Chihuahua et dont une autre est établie au sud de l'État de Durango.
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Écrit par
- Agnès LEHUEN : maître en anthropologie
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Autres références
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TOHONO O'ODHAM ou PAPAGO
- Écrit par Anne FARDOULIS
- 318 mots
Surnommés péjorativement Papago, « mangeurs de haricots », par les conquistadors, les Indiens d'Amérique du Nord qui se nomment eux-mêmes Tohono O'Odham « peuple du désert » habitaient l'Arizona — région de Tucson — et le nord-est de l'État de Sonora (Mexique). Parlant un dialecte uto-aztèque proche...