BĀRŪDĪ AL- (1839-1904)
Poète et officier égyptien, Maḥmūd Sāmī al-Bārūdī se couvre de gloire dans les guerres de Crète (1865) et de Russie (1877). Il réorganise l'état-major de l'armée égyptienne ; ministre de la Guerre en 1882, il se rallie à Aḥmad ‘Urābī quand celui-ci se révolte contre le khédive. Lorsque ce dernier, avec l'aide des Anglais, écrase ‘Urābī, al-Bārūdī est exilé à Ceylan où il vit de 1882 à 1899. En 1900, il est autorisé à rentrer dans sa patrie.
Dès sa jeunesse, al-Bārūdī se passionne pour la poésie antéislamique et pour celle de la période ‘abbāside. Il cherche à imiter les Anciens : il y réussit et il lui arrive même de surpasser ses modèles. Mais, fervent adepte de la culture classique, il demeure prisonnier du moule de la qaṣīda et se borne à reprendre les thèmes traditionnels. Publiée en partie en 1909 et dans sa totalité en 1940, son œuvre marque une époque où, tandis qu'agonise le classicisme, la poésie moderne n'est pas encore née. La pureté, l'impeccabilité même de sa langue exercent une influence certaine sur des poètes tels que Ḥāfiẓ Ibrāhīm et Aḥmad Shawqī, mais ces derniers savent sortir des sentiers battus et adopter des idées modernes. Si al-Bārūdī reste plus connu comme le maître d'Ibrāhīm et de Shawqī que par ses propres écrits, il compte néanmoins parmi les pionniers du renouveau poétique arabe.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Sayed Attia ABUL NAGA : docteur ès lettres (Sorbonne), agrégé de l'Université, interprète à l'O.N.U., Genève
Classification