GHAZĀLĪ AL- (1058-1111)
La synthèse de l'Iḥyā' et la doctrine mystique
L'Iḥyā' ‘ulūm al-dīn, vaste synthèse de la pensée de Ghazālī, présente l'ensemble des activités humaines, profanes (par exemple la médecine) ou religieuses (le culte, la lutte pour le bien contre le mal, la recherche de la connaissance – ma‘rifa – de Dieu), dans leur convergence vers une mystique où se découvre enfin la certitude. Le chemin suivi pour arriver à ce terme est après coup éclairé par la lumière qui s'est dévoilée. Par suite, tout ce qui, dans la vie humaine, a une valeur positive, petite ou grande, est mis à sa place. Rien n'est rejeté que l'erreur. Tout en restant fidèle à la matérialité de la Loi, Ghazālī en montre la signification intérieure et spirituelle. Il explique comment une lecture sérieuse et attentive du Coran peut agir sur le lecteur, le conduire à un approfondissement de sa vie et développer en lui le sens intime de la vérité de Dieu. Une telle lecture apprend au fidèle ce que sont les états mystiques et en même temps elle les engendre en lui. Ces états sont ceux-là mêmes que le Coran signale : le repentir, la patience à supporter ce qui vient de Dieu, l'abandon total à Dieu, l'agrément à la volonté divine, etc. Ce que dit Ghazālī de ces états a une grande valeur spirituelle et présente, par sa finesse d'analyse, un intérêt moral et psychologique considérable. Mais, sur le fond, Ghazālī n'est pas un inventeur, il a eu des modèles, en particulier Abū Ṭālib al-Makkī, l'auteur de Qūt al-Qulūb (La Nourriture des cœurs).
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Écrit par
- Roger ARNALDEZ : membre de l'Institut, professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Autres références
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ALBALAG ISAAC (XIIIe s.)
- Écrit par Gabrielle SED-RAJNA
- 308 mots
Philosophe et traducteur juif, qui a vécu probablement en Catalogne. Son œuvre principale est la traduction du Magasid al-Falasifa d'al-Ghazali, à laquelle il a joint des notes critiques réunies sous le titre de Tiqqun ha-De‘et (éd. critique G. Vajda, Jérusalem, 1973) et destinées à définir...
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ASH‘ARĪ ABŪ L-ḤASAN ‘ALĪ BEN ISMĀ‘ĪL AL- (874 env.-935)
- Écrit par Roger ARNALDEZ
- 557 mots
Fondateur de l'école de théologie musulmane à laquelle se sont ralliés la majorité des sunnites. Né à Baṣra, mort à Baghdād, al-Ash‘arī, d'abord disciple d'al-Djubbā'ī, quitte le mu‘tazilisme vers 912, à la suite de trois visions qu'il aurait eues du Prophète. Il aurait compris qu'il lui était...
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ASH‘ARISME
- Écrit par Louis GARDET
- 865 mots
L'ash‘arisme est l'école dont l'influence fut prépondérante pendant des siècles (xe-xixe s.) en ‘ilm al-kalām, c'est-à-dire dans la théologie, ou, mieux peut-être, dans l'« apologie défensive » de l'islam sunnite. Elle fut fondée par Abū l-Ḥasan al-Ash‘arī (260-324 de...
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‘AṬṬĀR FARĪD AL-DĪN MUḤAMMAD B. IBRAHĪM dit (1119 env.-env. 1190)
- Écrit par Charles-Henri de FOUCHÉCOUR
- 1 308 mots
...Avicenne avait composé un récit initiatique sur ce thème de l'oiseau, symbole de l'âme, pris aux filets du monde, retournant par degrés vers son roi. Ahmad Ghazāli écrivit à son tour, en persan, un récit sur le pèlerinage des oiseaux vers leur roi ; il insistait sur les épreuves du chemin, mais son récit manquait... - Afficher les 11 références