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KRIVINE ALAIN (1941-2022)

Militant français, communiste puis trotskiste, membre fondateur de la Jeunesse communiste révolutionnaire, de la Ligue communiste, de la Ligue communiste révolutionnaire et du Nouveau Parti anticapitaliste, Alain Krivine a été candidat aux élections présidentielles de 1969 et 1974, puis député européen de 1999 à 2004. Figure de Mai-68, éternel partisan de la révolution permanente, antistalinien, antifasciste et anticolonialiste, il offre l’exemple d’un engagement qui n’a pas faibli au cours des années, comme l’évoque ironiquement le titre de son autobiographie, Ça te passera avec l’âge (2006).

Issu d’une famille juive aisée plutôt laïque – son père, stomatologue, était athée –, Alain Krivine et son frère jumeau Hubert sont nés le 10 juillet 1941 à Paris. Ils sont les derniers d’une fratrie de six enfants. Comme ceux de Léon Trotski, ses grands-parents paternels étaient originaires d’Ukraine, pays alors intégré à l’Empire russe. Pendant l’Occupation, les parents d’Alain Krivine et leurs enfants réussirent à se cacher, entre autres à Danizy, en Picardie. Cependant, la famille plus large connut son lot de morts, de résistants et de survivants des camps au bras tatoué par les nazis d’un numéro de matricule.

Du Parti communiste à l’engagement trotskiste

Enfant, Alain Krivine rejoint les scouts de l’Union des Vaillants et Vaillantes, lié au Parti communiste français (PCF), tandis que ses frères aînés militent déjà à gauche. Lycéen, il est membre de l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF), qui deviendra l’Union de la jeunesse communiste de France (UJCF) en 1956. En 1957, distingué pour avoir vendu un nombre record d’exemplaires de L’Avant-Garde, le journal de l’organisation, il se voit offrir un voyage à Moscou. Là-bas, il rencontre des délégués du Front de libération nationale (FLN, en lutte contre la présence française en Algérie), qui se montrent extrêmement critiques vis-à-vis de l’attitude ambiguë du PCF par rapport à la guerre d’Algérie. Cela le conduira peu à peu, après son retour en France, à militer de manière plus radicale pour l’indépendance de l’Algérie, à rencontrer des trotskistes et à s’engager clandestinement auprès d’eux. Devenu étudiant en histoire à la Sorbonne, il rejoint l’Union des étudiants communistes (UEC, liée au PCF) et son « secteur Sorbonne-lettres », spécialement contestataire, et intéressé par des alternatives comme le castrisme ou le guévarisme. Il anime aussi un Front universitaire antifasciste (FUA) à la Sorbonne, créé en réaction au putsch d’Alger de 1961 (tentative de coup d’État militaire visant à mettre fin au processus d’autodétermination en Algérie). C’est l’époque des attentats pro-Algérie française de l’Organisation armée secrète (OAS). Les affrontements sont violents et une bombe explose chez les Krivine en mars 1962. C’est à cette époque qu’il adhère discrètement au Parti communiste internationaliste (PCI), une scission minoritaire de la branche française de la IVe Internationale (fondée en France par Léon Trotski en 1938), où officie encore Pierre Frank, ancien secrétaire de Trotski, et dont son jumeau Hubert est déjà membre. Il y retrouve beaucoup de militants d’origine juive, dont un certain nombre d’enfants de déportés. Le PCI minoritaire, bien conscient du faible nombre de ses militants, avait opté pour la stratégie de l’entrisme : la dispersion clandestine de ses membres dans diverses organisations syndicales ou politiques de gauche. Conformément à cette stratégie, Alain Krivine reste alors membre du PCF et de l’UEC. C’est le ralliement du PCF à la candidature de François Mitterrand pour les élections présidentielles de 1965 qui provoque la rupture. Lors du VIIIe congrès de l’UEC de 1965, les opposants – dont le « secteur Sorbonne-lettres » – qui désapprouvent ce[...]

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Écrit par

  • : auteur, traducteur, titulaire d'une maîtrise de lettres

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Média

Edmond Maire, Alain Krivine et François Mitterrand - crédits : Daniel Simon/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Edmond Maire, Alain Krivine et François Mitterrand

Autres références

  • CINQUIÈME RÉPUBLIQUE - Les années Chirac (1995-2007)

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    • 9 350 mots
    • 6 médias
    ...cependant la montée d'une extrême gauche protestataire : la liste Lutte ouvrière-Ligue communiste révolutionnaire, conduite par Arlette Laguiller et Alain Krivine, réussit pour la première fois à avoir des élus (avec 5,2 p. 100 des suffrages). À l'autre extrême, la division entre les partisans de Jean-Marie...
  • EXTRÊME GAUCHE

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