ALASKA
Phénomènes naturels
Activité tectonique
L'activité sismique et volcanique est très importante dans le sud de l'Alaska. Les plaques continentales se rencontrent sous l'océan, immédiatement au sud des Aléoutiennes. La plaque du Pacifique s'étend vers le nord à la vitesse de quelques centimètres par an. En s'enfonçant sous la plaque d'Amérique qui, elle, se dirige vers le sud, elle forme la profonde tranchée sous-marine qui borde les Aléoutiennes. Il semble que la plaque du Pacifique glisse sous l'Alaska jusqu'à la région du mont McKinley avant de s'enfoncer profondément. Ce phénomène, qui a joué son rôle dans la formation des montagnes, est à l'origine des séismes et éruptions volcaniques.
Les cinquante-sept volcans recensés se trouvent presque tous sur les îles Aléoutiennes ou la péninsule d'Alaska. La majorité d'entre eux ont été actifs dès 1760. L'éruption la plus importante des temps modernes a été celle du mont Katmai, en 1912 ; elle a transformé la région adjacente en un désert spectaculaire, appelé « vallée des 10 000 fumées ».
De 1899 à 1965, on a enregistré soixante tremblements de terre d'une intensité supérieure à 7 sur l'échelle de Richter. L'activité sismique est particulièrement intense depuis les Aléoutiennes jusqu'au versant sud du mont McKinley puisqu'elle représente 11 p. 100 des tremblements de terre enregistrés à l'échelle du globe. L'histoire récente de l'Alaska a été marquée par le très grave séisme du vendredi saint de 1964. D'une intensité de 8,5, il a provoqué un tsunami meurtrier qui a entraîné la mort de cent quinze personnes dans la région de Kodiak, Anchorage, Valdez et Seward.
Glaciers et permafrost
76 000 km2 de l'Alaska sont recouverts de glace, soit 5 p. 100 de la surface totale. La mesure est approximative : certains glaciers avancent ou régressent rapidement et leur impressionnant recul depuis le début du xxe siècle est un des marqueurs du réchauffement climatique actuel. Les grands glaciers sont concentrés dans la région montagneuse du Sud-Est, jusqu'à la péninsule Kenai, et le long de la chaîne d'Alaska. Les glaciers de la chaîne Aléoutienne et des monts Brooks représentent moins de 10 p. 100 de la surface englacée. Le nord de l'Alaska, bien que très froid, est trop aride pour permettre l'accumulation sous forme de glace. Les glaciers de montagne et de vallée abondent en Alaska, mais les glaciers de piémont sont les plus caractéristiques ; ils se forment lorsque plusieurs glaciers de vallée se rencontrent puis, au sortir de la vallée, s'étalent en une masse de glace en forme de lobe. Le glacier de Malaspina en est un bon exemple, avec son lobe de 2 000 km2.
Au nord du cercle polaire, de la chaîne de Brooks jusqu'au rivage arctique, le sol est partout gelé en profondeur ( permafrost). Il ne dégèle que très superficiellement durant les mois d'été. Le permafrost est à l'origine de formes curieuses dans la plaine arctique. Les réseaux polygonaux, formés par l'alternance du gel et du dégel en surface et par l'infiltration des eaux pendant le court été, sont caractéristiques du nord de l'Alaska. Les pingos, lentilles de glace recouvertes de terre, forment des collines dont la hauteur atteint parfois quelques dizaines de mètres. Le permafrost est présent de manière discontinue dans tout le Centre et jusqu'au sud de la chaîne d'Alaska.
La banquise est permanente au nord du 72e parallèle. Elle ne se retire de la côte nord de l'Alaska que trois mois par an en moyenne. Au sud du détroit de Béring, la banquise hivernale peut s'étendre au maximum jusqu'à la baie de Bristol et aux îles Pribilof.
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Écrit par
- Claire ALIX : docteur en anthropologie, ethnologie, préhistoire de l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, chercheur associé à l'Alaska Quatrenary Center, University of Alaska, Fairbanks (États-Unis) et consultante en archéologie arctique et analyse des bois archéologiques
- Yvon CSONKA : docteur en anthropologie, chef de projet de recherche, université de Neuchâtel
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