ALBANIE
Nom officiel | République d'Albanie (AL) |
Chef de l'État | Bajram Begaj (depuis le 24 juillet 2022) |
Chef du gouvernement | Edi Rama (depuis le 15 septembre 2013) |
Capitale | Tirana |
Langue officielle | Albanais |
Unité monétaire | Lek (ALL) |
Population (estim.) |
2 715 000 (2024) |
Superficie |
28 703 km²
|
Fortement marquée par une occupation ottomane de cinq siècles, mais cependant fidèle à ses origines ethniques et nationales, l'Albanie (2,8 millions d'habitants au recensement de 2011) s'est affirmée comme État indépendant malgré la petitesse de son territoire et la pauvreté de sa population au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
Admis à l'ONU en 1956 au prix de luttes internes sanglantes et d'un isolement international, l'État communiste albanais a défendu le principe d'une autonomie politique et économique proche de l'autarcie. La rupture de son alliance avec la Chine en 1978 a obligé le gouvernement albanais à diversifier ses échanges et à tenter de concilier pragmatisme et inflexibilité idéologique.
En 1985, l'Albanie est entrée dans l'après-hodjisme. Ramiz Alia, successeur du fondateur historique, a cru pouvoir conjuguer le respect proclamé de la « pensée éternelle du camarade Enver Hodja » avec les nécessités économiques et sociales. L'ouverture au monde et les conséquences de la défaite du communisme est-européen ont eu raison des résistances du régime dans un pays jeune dont la population a doublé depuis 1945. En 1992, l'Albanie s'est dotée d'un gouvernement non communiste. Bénéficiant de ressources énergétiques et agricoles importantes, mais ayant le produit national brut par habitant le plus bas d'Europe, l'Albanie s'est engagée sur le chemin de la démocratie avec un potentiel certain. Cependant, le délabrement de son économie rend nécessaires de substantiels concours internationaux et une coordination rigoureuse de ces derniers. Après trois années de désordres et d'une production paralysée, les signes de reprise économique se font sentir, en particulier dans l'agriculture et l'industrie légère. En 1997, la ruine de plusieurs centaines de milliers d'épargnants, victimes d'une spéculation financière révélatrice de la fragilité des nouvelles institutions, déstabilise profondément le pays. Le président Sali Berisha, leader du Parti démocratique, élu en 1992, est contraint de se retirer pour céder la place aux socialistes (ex-communistes) qui remportent les élections législatives et présidentielle de 1997. En 1999, la guerre au Kosovo et la politique agressive du régime de Belgrade rappellent à nouveau à l'Albanie combien elle est vulnérable. Comme pour les autres pays des Balkans, c’est la voie vers l’intégration euro-atlantique qui lui permet de renouer avec la stabilité géopolitique.
Le cadre géographique
Le territoire albanais (28 748 km2) s'inscrit dans un cadre physique essentiellement montagneux de structure dinarique, qui forme une barrière le long de la frontière orientale, alors que la partie occidentale offre, par contraste, un littoral ouvert de plaine.
Les Alpes du Nord, situées à l'est du lac de Shkodër (370 km2) et au nord du Drin, formées de plusieurs massifs calcaires orientés sud-ouest - nord-est, présentent les formes les plus âpres. Les monts abrupts alternent avec des cirques glaciaires et des vallées étroites. Le mont Jezercë (2 693 m) domine une étoile de chaînes de plus de 2 000 mètres qui, dans la partie occidentale, porte le nom de Malësia e Madhe (Grande Montagne). Le climat des Alpes du Nord est rigoureux, avec des minimums d'hiver de — 20 0C. La région a été désenclavée par la construction d'une série de centrales hydroélectriques sur le Drin (280 km), qui prend sa source à Struga, au lac d'Ohrid, et reçoit à Kukës le Drin Blanc, venu de Metohija.
Les montagnes centrales, formées de roches serpentines, succèdent aux Alpes du Nord dans une direction nord-ouest - sud-est jusqu'à l'Osum. Elles renferment des lacs d'origine tectonique, Ohrid (367 km2) et Prespë (285 km2), et recèlent de nombreux gîtes métallifères[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Anne-Marie AUTISSIER : enseignante, chercheur à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris-VIII
- Odile DANIEL : docteur ès lettres, professeur d'albanais à l'Institut national des langues et civilisations orientales, Paris, officier des palmes académiques
- Christian GUT : archiviste paléographe, directeur des services d'archives de la Seine et de la Ville de Paris, chargé de conférences à l'École nationale des langues orientales vivantes
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
ALBANIE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ALBANIE, archéologie
- Écrit par Olivier PICARD
- 2 304 mots
L'archéologie n'était pas une discipline neutre dans les anciens pays communistes de l'Est : aussi bien la volonté d'écrire une histoire officielle, à la fois nationale et dans le vent de la philosophie du régime, que celle de remodeler le paysage en éliminant les monuments jugés obscurantistes au...
-
‘ALĪ PACHA DE TÉBELEN (1744-1822)
- Écrit par Robert MANTRAN
- 255 mots
Ayant commencé sa carrière dans différents postes militaires en Épire, ‘Ālī pacha s'illustre dans la guerre contre les Autrichiens (1787-1792) ; nommé gouverneur de Roumélie en 1802, il réprime une révolte des soldats albanais en Thrace, puis devient gouverneur de Tríkkala et de Yanya (Jannina)...
-
ALIA RAMIZ (1925-2011)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 549 mots
Homme d'État albanais né le 18 octobre 1925 à Shkodër, Ramiz Alia fut président de la République albanaise (1982-1992) et dirigeant du Parti communiste albanais (1985-1991).
Né de parents musulmans originaires de la région albanophone du Kosovo (alors en Yougoslavie), Ramiz Alia fait ses...
-
BALKANS ou PÉNINSULE BALKANIQUE
- Écrit par Jean AUBOUIN et Michel ROUX
- 7 514 mots
- 1 média
...début des années 1970 ont créé en Europe occidentale de considérables communautés grecques, yougoslaves et turques. Dès la chute du communisme (1992), l'Albanie est devenue à son tour un pays d'émigration économique massive, avec comme principale destination la Grèce, qui se transformait ainsi en pays... - Afficher les 25 références