ALBANIE
Nom officiel | République d'Albanie (AL) |
Chef de l'État | Bajram Begaj (depuis le 24 juillet 2022) |
Chef du gouvernement | Edi Rama (depuis le 15 septembre 2013) |
Capitale | Tirana |
Langue officielle | Albanais |
Unité monétaire | Lek (ALL) |
Population (estim.) |
2 715 000 (2024) |
Superficie |
28 703 km²
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Une succession d'occupations
Les origines et le Moyen Âge
L'occupation du sol intervient au Paléolithique moyen ; mais les Albanais actuels descendent probablement des Illyriens, peuplade indo-européenne venue dans la région vers la fin de l'âge du bronze. Leur civilisation se développa rapidement, dès le viie siècle avant J.-C., au contact des Grecs qui établirent, notamment à Épidammon (Durrës) et à Apollonie (près de Fier) des colonies dont subsistent d'importants vestiges.
Les Illyriens, qui débordaient largement les limites des pays aujourd'hui occupés par des Albanais, se divisèrent progressivement en petits États ennemis que les Macédoniens soumirent sous Philippe et Alexandre. Ils reprirent leur indépendance ensuite et le royaume d'Épire eut son heure de gloire avec Pyrrhus, mais l'ensemble du pays devait passer, non sans mal, sous la domination de Rome au iie siècle avant J.-C. Peu à peu la civilisation romaine se répandait, surtout sur les côtes et le long de voies de pénétration (la via Egnatia, en particulier). L'assimilation devait être telle que l'Illyrie, christianisée dès le ier siècle (avec saint Asti à Durrës et saint Donat à Vlora), fournit, au iiie siècle, plusieurs empereurs. Comprise, en 395, dans l'empire d'Orient, elle fut ravagée par les invasions barbares avant que le déferlement slave des vie et viie siècles ne refoule le peuplement antérieur dans les régions où l'albanais reste aujourd'hui parlé.
Le pays, resté sous la domination byzantine jusqu'au ixe siècle, fut alors occupé par les Bulgares puis reconquis en 1018 par Basile II. Le xie et le xiie siècle furent troublés par les invasions normandes, dirigées notamment par Robert Guiscard et son fils Bohémond, et par les tentatives d'indépendance d'une féodalité qui se constituait, tentatives attisées par le schisme de 1054 qui laissa sous l'influence de l'Église romaine le nord de l'Albanie (c'est à cette époque que le mot apparaît dans l'acception actuelle).
La crise qui suivit, à Byzance, la chute des Comnènes, à la fin du xiie siècle, et la quatrième croisade permirent la création de principautés indépendantes, comme celle qui fut fondée par Progon ( 1195) autour de Kruja ; leurs luttes favorisèrent les interventions des Bulgares et des Byzantins ; mais à peine ceux-ci avaient-ils soumis la région (1261) qu'elle passait à Charles d'Anjou qui, installé à Vlora dès 1269, se proclame « rex Albaniae » en 1272.
La domination angevine dura tant bien que mal jusque vers le milieu du xive siècle pour s'effondrer sous les coups de l'Empire serbe d'Étienne Dušan, après la mort duquel (1355) l'Albanie sombra dans une anarchie dont émergèrent plus ou moins trois principautés : celle de Balsha autour de Shkodër, celle des Thopia à Durrës et celle des Shpata dans le Sud.
La domination turque
Ces principautés sans cesse en lutte entre elles et avec Venise ne négligèrent pas de faire appel aux Turcs qui, au début du xve siècle, occupèrent le pays et en soumirent la plus grande partie au système des timars (fiefs militaires non héréditaires). La rigueur du joug turc provoqua rapidement des révoltes, mais il fallut attendre Skanderbeg pour assister à un soulèvement général.
Fils d'un grand seigneur albanais, devenu néanmoins haut fonctionnaire turc, Skanderbeg se révolta lors de la guerre turco-hongroise de 1443. Il sut grouper contre les Turcs les forces du pays (assemblée de Lezh, 1444) et parvint, malgré les jalousies et les trahisons, à repousser les plus violentes attaques (siège de Kruja), intervenant même dans la politique européenne (traité de Gaète avec le royaume de Naples en 1451).
Après sa mort (1468), l'Albanie retomba rapidement aux mains du sultan, tandis que de nombreux Albanais se réfugiaient[...]
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Écrit par
- Anne-Marie AUTISSIER : enseignante, chercheur à l'Institut d'études européennes de l'université de Paris-VIII
- Odile DANIEL : docteur ès lettres, professeur d'albanais à l'Institut national des langues et civilisations orientales, Paris, officier des palmes académiques
- Christian GUT : archiviste paléographe, directeur des services d'archives de la Seine et de la Ville de Paris, chargé de conférences à l'École nationale des langues orientales vivantes
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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