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ALBATROS

Grand oiseau marin des mers australes et du Pacifique nord, et excellent planeur nichant en colonies sur des îles plus ou moins désertiques. Classe : Oiseaux ; ordre : Ciconiiformes ; famille : Procellariidae.

Avec une envergure allant de près de 2 mètres – pour l'albatros à bec jaune (Diomedea chlororhynchos) – jusqu'à 3,50 mètres – pour l'albatros hurleur (Diomedea exulans), encore appelé grand albatros –, les albatros, qui sont représentés par quatorze espèces, comptent parmi les plus grands et les plus lourds oiseaux volants (jusqu'à 12 kilogrammes). Leurs pattes sont palmées. Leur bec, crochu, est constitué de plusieurs plaques cornées soudées entre elles. Leurs narines, situées des deux côtés de la mandibule supérieure, sont prolongées par un tube corné, cette conformation pouvant s'expliquer par le fait que ces espèces font partie des rares oiseaux à posséder un odorat fonctionnel. Grâce à leurs ailes – imposantes et pointues – les albatros survolent sans relâche les immensités océaniques. Incapables de voler par temps calme, ils recherchent les courants aériens pour planer sur de longues distances, sans dépenser beaucoup d'énergie (ils ne battent pratiquement jamais des ailes), à la recherche de leur nourriture (poissons, plancton, céphalopodes, crustacés) qu'ils capturent en se posant à la surface de l'eau ou parfois en plongeant.

Albatros - crédits : Ben Osborne/ The Image Bank/ Getty Images

Albatros

Exclusivement marins, ces oiseaux de haute mer (dits pélagiques), solitaires, ne viennent à terre que pour se reproduire (certains ne se reproduisent que vers l'âge de quinze ans bien qu'ils soient sexuellement matures dès l'âge de quatre ans). Les couples, unis pour la vie, se retrouvent chaque année ou tous les deux ans, selon les espèces, sur le site de nidification établi généralement sur une île déserte dégagée et balayée par les vents. Ils forment alors des colonies relativement lâches, chaque couple défendant violemment et isolément son territoire contre les intrus. L'accouplement est précédé de parades nuptiales complexes et ritualisées (face à face spectaculaire avec ailes déployées et bec tendu vers le ciel), accompagnées de cris rauques et de claquements de bec. Les albatros édifient leur nid sur un monticule de boue, parfois mêlé à des débris de végétaux (cas de l'albatros hurleur par exemple), à l'exception de l'albatros des Galapagos (Diomedea irrorata) qui est le seul de cette famille à pondre à même le sol. L'incubation de l'unique œuf, partagée par le mâle et la femelle, dure de 10 à 11 semaines. Le poussin est ensuite nourri par régurgitation d'une mixture riche en lipides. Au bout de 3 à 9 mois selon l'espèce, il devient plus lourd que ses parents, ayant accumulé l'énergie nécessaire à la pousse des plumes de vol.

Une croyance ancienne voyait dans les albatros qui suivaient les navires la réincarnation de marins disparus en mer. La littérature (Coleridge, Baudelaire...) a fait de ce géant du ciel un symbole poétique. Autrefois très recherchés pour leurs plumes, destinées à la fabrication d'édredons, les albatros sont surtout menacés aujourd'hui par l'introduction de prédateurs sur les îles de nidification (rats et chats) et par la pêche intensive. Deux espèces sont particulièrement touchées : l'albatros d'Amsterdam (Diomedea amsterdamensis), découvert en 1981 sur l'île d'Amsterdam des terres australes et longtemps passé inaperçu en raison de ses très faibles effectifs (quelque 150 individus) et de sa ressemblance avec l'albatros hurleur, et l'albatros à queue courte (Phoebastria albatrus) – encore appelé albatros côtier – qui vit dans le nord de l'océan Pacifique et dont quelque 5 millions d'individus ont été massacrés pour leurs plumes au cours des xixe et xxe siècles.

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Écrit par

  • : chargée de la valorisation scientifique du département des jardins botaniques et zoologiques du Muséum national d'histoire naturelle

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Média

Albatros - crédits : Ben Osborne/ The Image Bank/ Getty Images

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