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ALBERT DE HOHENZOLLERN (1490-1545) électeur de Mayence (1514-1545)

Auteur indirect de la Réforme, le prince Albert de Hohenzollern est le type même de l'évêque humaniste et mondain, plus soucieux de politique que de pastorale. Frère de l'Électeur de Brandebourg, il devient, grâce à la politique dynastique qui vise à faire de Magdebourg un apanage des cadets, archevêque de ce siège, en 1513, et administrateur de Halberstadt. L'année suivante, il obtient en plus l'archevêché de Mayence, le plus prestigieux de l'Empire et, en 1518, le chapeau de cardinal. Pour obtenir la dispense d'un tel cumul, il doit emprunter trente mille florins chez les Fugger pour contribuer à la construction de Saint-Pierre de Rome, mais il reçoit la moitié de la recette des ventes d'indulgences dans l'Empire pour rembourser ses dettes. Or, c'est la vente de ces indulgences par le dominicain Johann Tetzel qui a incité Luther à afficher les quatre-vingt-quinze thèses, geste qui est à l'origine de la Réforme. Peu hostile à celle-ci, Albert de Hohenzollern envisage de séculariser ses terres à l'image de son cousin, Albert de Prusse. Mais la guerre des Paysans l'éloigne de ces velléités réformatrices. Désormais, il tient une grande place dans les luttes politico-ecclésiastiques de l'Empire, plus par souci matériel d'obtenir une légation permanente que par intérêt théologique et pastoral. Il recherche un accord entre les deux confessions, seul capable de permettre une résistance efficace devant le danger turc. Mais les progrès de la Réforme l'incitent à se rapprocher de la curie et à faire appel aux Jésuites. Il est le type achevé du prince de la Renaissance, ami des humanistes, tels qu'Érasme et Hutten, et protecteur des peintres Dürer et Grünewald, dont les œuvres décorent les églises de Mayence et de Halle.

— Bernard VOGLER

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur d'histoire de l'Alsace à l'université de Strasbourg-II

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