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ALBERT Ier (1875-1934) roi des Belges (1909-1934)

Fils de Philippe, comte de Flandre, et de Marie de Hohenzollern-Sigmaringen, Albert épouse en 1900 Élisabeth de Bavière dont il a trois enfants : Léopold, Charles et Marie-Josée, qui deviendra reine d'Italie.

Le 23 décembre 1909, il succède à son oncle Léopold II, mort sans laisser de fils. Calme, modeste et très cultivé, il sera aimé du peuple belge. La tension intérieure rend les premières années de son règne très difficiles : problèmes sociaux, question flamande. Le roi se montre respectueux de la Constitution. La situation internationale incite le gouvernement à renforcer la défense nationale, et le service militaire obligatoire pour tous les hommes âgés de vingt ans est décrété en 1913, ce qui permet à l'armée belge de jouer un rôle important pendant les premiers mois de la guerre de 1914-1918.

Foch décore les soldats belges - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Foch décore les soldats belges

En 1914, Albert exige sa prérogative constitutionnelle, le commandement personnel de l'armée. Il prend des initiatives stratégiques, notamment la décision de faire évacuer Anvers pour éviter l'encerclement de l'armée belge. Il crée la ligne de l'Yser pour contenir l'avance allemande vers la mer. Établi avec sa famille à La Panne, il surveille de près les opérations militaires pendant toute la guerre. Ses initiatives en vue de faire cesser les hostilités restent sans résultats. Après la victoire des Alliés, il rentre à Bruxelles le 22 novembre 1918. Son prestige est tel après la guerre que les partis acceptent son arbitrage chaque fois qu'une question grave les oppose. Il encourage vivement la reconstruction rapide de la Belgique : villes rebâties, usines remises en marche, voies ferrées réparées. Le pays connaît ensuite une économie prospère qui ne sera compromise que par la crise économique mondiale de 1929. Des traités de commerce sont signés avec le Luxembourg en 1921, avec la France, les Pays-Bas et les pays scandinaves en 1928. En 1930, le roi inaugure le creusement du canal Albert et le port d'Anvers est agrandi. Son règne voit également d'importantes réalisations sociales : l'obtention du suffrage universel en 1918, la loi des huit heures en 1921, la semaine de quarante-huit heures. Des réformes linguistiques entrent en vigueur : la flamandisation de l'université de Gand en 1930, l'unilinguisme des deux parties du pays en 1932. Sur le plan culturel, les Belges doivent à l'initiative personnelle du roi la fondation du Fonds national de la recherche scientifique. La reine Élisabeth et le roi patronnent le développement des arts et des lettres. Passionné d'alpinisme, le roi meurt accidentellement au cours d'une escalade à Marche-les-Dames.

Singulièrement non conformiste de caractère, la reine Élisabeth survivra à son époux jusqu'en 1965. Violoniste dilettante (elle avait été l'élève d'Eugène Ysaye), elle fondera à Bruxelles, après la Seconde Guerre mondiale, le concours international qui porte son nom et dont les prix récompensent tour à tour des violonistes, des pianistes et des compositeurs.

— Josiane COEKELBERGHS-CUYPERS

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Foch décore les soldats belges - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Foch décore les soldats belges

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