Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ALCALOÏDES

Article modifié le

Origine et répartition naturelle

Les alcaloïdes entrent dans le groupe dit des « métabolites secondaires », substances très variées qui ne sont pas impliquées dans les activités fondamentales des organismes. Ils sont dans leur grande majorité issus des plantes supérieures, mais leur répartition dans les familles botaniques est très irrégulière. Certaines sont riches en alcaloïdes, comme les apocynacées, alors que d'autres ne comportent que quelques espèces alcaloïdifères (crucifères). Des familles importantes paraissent même en être dépourvues comme les primulacées ou les oléacées. Par ailleurs, les espèces tropicales sont particulièrement favorisées.

Dicotylédones produisant des alcaloïdes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Dicotylédones produisant des alcaloïdes

Chez les monocotylédones, ce sont les liliacées et les amaryllidacées qui sont les mieux pourvues. Les gymnospermes recèlent les genres Ephedra (gnétacées) et Taxus (taxacées) et les cryptogames vasculaires quelques équisétacées (prêles) et lycopodiacées. Mais les fougères en sont dépourvues. Au total, de 10 à 15 p. 100 des plantes vasculaires sont alcaloïdifères.

Les champignons, dont l'inventaire chimique est encore loin d'être complet, contiennent des alcaloïdes intéressants par leur activité biologique. C'est notamment le cas des ergots comme l' ergot de seigle (Claviceps purpurea), source de dérivés d'une remarquable variété d'effets physiologiques. On citera également les amanites toxiques et divers champignons basidiomycètes (psilocybes, strophaires) hallucinogènes.

Des alcaloïdes, dont certains sont parmi les plus puissants poisons connus, sont élaborés occasionnellement par des animaux, notamment les amphibiens (batraciens), les insectes (fourmis, coccinelles, papillons) et les animaux marins (poissons, tuniciers, spongiaires, cnidaires). En fait, certaines espèces les accumulent aux dépens de leur alimentation. Des substances de nature alcaloïdique se retrouvent également chez quelques bactéries (Proteus, Pseudomonas), des actinomycètes et des algues monocellulaires (dinoflagellées).

Un sujet de discussion actuel concerne la mise en évidence de traces d'alcaloïdes typiquement végétaux dans des tissus animaux, en particulier au niveau du système nerveux. Ces substances résulteraient de la condensation entre des amines biologiques présentes dans les neurones (dopamine, adrénaline, tryptamine) et des aldéhydes formés in situ, comme l'acétaldéhyde, métabolite de l'éthanol. De tels dérivés sont parfois désignés comme des « pseudoalcaloïdes ».

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-Sud, Centre d'études pharmaceutiques de Châtenay-Malabry

Classification

Médias

Dicotylédones produisant des alcaloïdes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Dicotylédones produisant des alcaloïdes

Alcaloïdes d'origine animale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Alcaloïdes d'origine animale

Alcaloïdes d'origine végétale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Alcaloïdes d'origine végétale

Autres références

  • ANESTHÉSIE

    • Écrit par et
    • 4 120 mots
    • 2 médias
    En 1860, à Göttingen, Albert Niemann (1834-1861) isola, à partir d'un extrait de feuilles de coca, un alcaloïde qu'il baptisa cocaïne et qui fut considéré comme un simple stimulant, voisin de la caféine. À Vienne, Carl Koller et Sigmund Freud avaient constaté que les cristaux de cocaïne...
  • ATROPINE

    • Écrit par
    • 416 mots

    Substance cristalline, toxique, appartenant à la classe des alcaloïdes. On l'obtient à partir de la L-hyociamine qui est un composant de plantes de la famille des Solanaceae telles que la belladone (Atropa), la jusquiame et le datura. Elle est très soluble dans l'eau. Elle forme une série...

  • BROMOCRIPTINE

    • Écrit par
    • 722 mots

    Autre nom du mésylate de 2-bromo-α-ergocryptine, la bromocriptine est un alcaloïde semi-synthétique de la série des 9-10 ergopeptides, c'est-à-dire des peptides de l'ergot de seigle, inscrite au tableau A. L'introduction d'un atome de brome en position 2 sur l'acide lysergique a ajouté aux...

  • BUFOTÉNINE

    • Écrit par
    • 481 mots

    Alcaloïde indolique isolé pour la première fois des glandes cutanées des crapauds (Bufo sp.). Il s'agit, en réalité, d'un dérivé de la sérotonine, la N,N-diméthyl-sérotonine.

    Administrée à l'homme, la bufoténine provoque des effets mixtes, périphériques et centraux, de courte...

  • Afficher les 34 références

Voir aussi