ALCÈNES ou OLÉFINES
Préparation et modes de formation
Méthodes de réduction
L' hydrogénation ménagée des alcynes conduit aux alcènes :
– le sodium ou le lithium dans l'ammoniac liquide réduit l'hexyne-2 en hexène-2, essentiellement trans, par un processus radicalaire :
– l'hydrogène moléculaire, en présence d'un catalyseur désactivé comme le palladium colloïdal, permet l'hydrogénation du même hexyne-2 en hexène-2 essentiellement cis :Méthodes d'élimination
Ce sont les plus simples et les plus générales.
Déshydrohalogénation
Les bases fortes telles que la potasse alcoolique réagissent, à température modérée, sur les halogénures d'alkyle selon un mécanisme bimoléculaire en éliminant une molécule d'acide halogéné (réaction 2).
Déshydratation
Les alcools tertiaires sont facilement déshydratés par un chauffage modéré en présence d'un catalyseur acide fort. Le mécanisme de cette élimination est normalement unimoléculaire E1 : le catalyseur acide transforme le mauvais groupe partant HO- en bon groupe partant H2O et permet ainsi l'élimination unimoléculaire de ce groupe (cf. mécanismes réactionnels). Le carbocation formé est rapidement déprotoné par les bases présentes dans le milieu (réaction 3).
Les alcools secondaires et primaires ne sont déshydratés que par chauffage vers 150-170 0C avec l'acide sulfurique concentré, et le mécanisme procède également par protonation de la fonction alcool, mais l'élimination du proton en α est bimoléculaire ; c'est le mécanisme E2 (réactions 4). Le milieu acide nécessité par ces réactions favorise le réarrangement de l'oléfine formée, et on obtient souvent des mélanges.
Enfin, en phase gazeuse, entre 180 et 450 0C selon la classe de l'alcool, l'alumine catalyse sa déshydratation en alcène.
Désamination
Le groupement amine tertiaire est un bon groupe partant, et le chauffage de l'hydroxyde d'ammonium quaternaire conduit au départ d'eau et de l'amine tertiaire par le mécanisme E2 (réaction 5).
Éliminations intramoléculaires
Le chauffage à température élevée d'un acétate d'alkyle conduit à l'élimination d'une molécule d'acide acétique, et l'oléfine obtenue ne s'isomérise pas (réaction 6) ; une réaction semblable peut être réalisée sur un méthylxanthogénate d'alkyle (réaction 7).
Toutes ces méthodes d'élimination sont rarement sélectives, indépendamment des réarrangements déjà signalés des oléfines formées sous l'action des milieux acides : la régiosélectivité de ces éliminations dépend à la fois de facteurs électroniques, mais principalement de facteurs stériques liés à la taille des groupes en α du proton éliminé, à la taille du groupe partant et à celle de la base employée. En général, deux orientations sont possibles : l'une, dite de Saytzeff, conduit à l'oléfine la plus substituée ; l'autre, dite de Hofmann, à la moins substituée. Une augmentation de la taille des éléments signalés plus haut induit un pourcentage plus élevé de l'oléfine la moins substituée :
Méthodes de dégradation
Les acides α, β et γ-éthyléniques se décarboxylent très facilement et plus régulièrement que les acides saturés :
Certains alcools β-éthyléniques subissent par pyrolyse une décomposition en un composé carbonylé et une oléfine terminale. Un exemple industriel est fourni par la pyrolyse du ricinoléate de méthyle en heptanal et ω-undécylénate de méthyle (réaction 8).Méthodes synthétiques
L' action d'un organomagnésien mixte sur le bromure d'allyle permet la formation d'une α-oléfine, sans isomérisation :
La réaction sur un dérivé carbonylé d'un ylure de phosphonium a été découverte par G. Wittig. Celle-ci met en œuvre une phosphine, un halogénure d'alkyle primaire[...]La suite de cet article est accessible aux abonnés
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Écrit par
- Jacques METZGER : professeur de chimie organique à la faculté des sciences de Marseille
Classification
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